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Gabon : 2 ans de couvre-feu après 2 ans de Covid-19 ?

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C’est la triste réalité avec laquelle doivent composer les populations gabonaises depuis 6 mois. En effet, après avoir passé près de 2 ans dans des restrictions dues au Covid-19, il semble que pour des raisons de sécurité intérieure suite au coup d’État du 30 août 2023, le couvre-feu maintenu depuis 26 août 2023 serait en vigueur jusqu’à la fin de la transition dont la durée officielle est de 2 ans.

Mesure impopulaire dénoncée par les populations car perçue comme un outil dictatorial érigé par Ali Bongo Ondimba et la présumée cellule de fraude qui aurait été huilée par Jessye Ella Ekogha et ses sbires, le couvre-feu de 18 heures à 6 heures du matin avait finalement été maintenu par le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) le 30 août 2023. Une dure réalité qui avait du sens avec la psychose et le risque sécuritaire.

Un couvre-feu étouffant aux motifs peu opérants

Il est une chose qui semble évidente c’est qu’en situation d’urgence, le couvre-feu est une mesure obligatoire qui vise plus objectifs. Il s’agit entre autres de veiller à la sécurité intérieure du Gabon, comprendre le degré d’acceptation du changement au sommet de l’exécutif et naturellement contrôler de manière effective les frontières. Seulement, 6 mois après, cet argumentaire se fragilise. Et ce, du fait que la situation sociale et politique est stable. 

C’est d’ailleurs ce qui explique les déplacements en toute quiétude du Chef de l’État de la transition le Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema dans l’entièreté du pays sans heurts. Les populations étant favorables au départ par tous les moyens du clan Bongo. Sauf à admettre que le risque d’un putsch plane, le couvre-feu a perdu du sens. Plus grave, les effets sont néfastes pour l’économie notamment les acteurs de la vie de nuit. Que dire des bavures policières. Une situation regrettable qui rappelle la péridurale Covid-19 qui conditionnait les déplacements et l’exercice de certaines activités commerciales.

Un air de déjà vu !

Entre 2020 et 2022, soit 2 ans, les populations vivant au Gabon avaient été soumises à un régime de restrictions de libertés fondamentales et individuelles. Si l’objectif était d’endiguer la propagation du virus sur l’ensemble du territoire, il reste à signaler que cette ligne de défense avait perdu du sens avec la baisse significative des cas de contamination. Toute chose qui aurait dû conduire à une levée immédiate tout en actant les campagnes de sensibilisation visant à amener les populations à demeurer vigilantes. Rien n’en a été. Les commerces broyaient du noir.

Il en est de même pour ce qui est du coup d’État du 30 août 2023 rebaptisé « Coup de libération ». L’arsenal déployé pendant cette période sensible semble désormais répondre à une ère ancienne. Vu que les populations ont dans leur entièreté conjugué les efforts pour accepter ce passage en force qui répond étrangement à leurs aspirations dans un contexte où Ali Bongo Ondimba était vomi. Difficile de croire qu’une crainte subsiste. Et si tel est le cas et que le maintien est légitime, il serait de bon aloi de définir des mesures d’accompagnement pour ces milliers de familles condamnées à tirer le diable par la queue au nom des mesures sécuritaires. Que dire des bavures policières..

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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