Gabon : 17 ponts en piteux état sur l’axe Lebamba-Mbigou
La route facteur de développement, ce slogan qui revêt un sens profond dans plusieurs pays du monde peine à se matérialiser dans plusieurs localités du Gabon. C’est notamment le cas dans les départements de la Boumi-Loutsi et de la Louetsi-Wano dans la province de la Ngounié qui sont particulièrement enclavés sur l’axe Mbigou-Lebamba, un linéaire de près de 86 kilomètres sur lequel 17 des 20 ponts sont des dangers permanents pour les populations.
C’est un no man’s land de moins de 100 kilomètres, jalonné par 18 villages, qui constitue un véritable parcours du combattant pour quiconque ose s’y aventurer. En effet, sur cet itinéraire, 20 ponts érigés pour faciliter la jonction des différents villages sont recensés, dont seulement 3 sont métalliques. Une situation qui n’est pas de nature à favoriser le développement équitable des localités de ce département propice à la culture du café et du cacao.
Pont du village Ndenga sur le point de s’effondrer
La conduite nocturne devrait être déconseillée sur cet axe. En effet, des ponts non signalés, dont l’essentiel sont érigés en plein virage, mettent chaque jour en danger la vie des centaines de personnes qui pratiquent cet itinéraire. Bien que les Travaux publics aient engagé des travaux d’ensoleillement, la traversée de chaque pont en bois demeure toujours un défi pour les conducteurs de véhicules.
Le comble du tragique est atteint à la sortie du village Ndenga, à environ 18 kilomètres de M’bigou. En effet, le pont érigé après ce village est sur le point de s’effondrer. Les troncs d’arbres qui supportaient le poids des véhicules s’affaissent un peu plus avec l’âge. Le plancher est quasi-inexistant au point que le fond de la rivière qui le traverse est visible depuis le véhicule. Des jeunes rencontrés sur les lieux ont fait un témoignage glaçant « quelques minutes avant votre passage, un pickup blanc a manqué de se retrouver dans l’eau. C’est lui qui a cassé les planches que vous voyez », a indiqué Junior, un jeune habitant du village Ndenga.
Si les précédents ponts sont moins abîmés, une réfection urgente s’impose cependant. En effet, l’importance du trafic sur cet axe a fini par avoir raison de la solidité de ces points de passage, qui s’affaissent avec le temps. Ainsi, sur les quelque 85 kilomètres qui séparent Mbigou de Lebamba, seuls trois ponts métalliques sont recensés dont 2 situés à l’entrée de la ville de Lebamba.
Une situation d’une injustice qui dénote l’incapacité des autorités à apporter le développement dans cette partie du pays. Il faut dire que les conséquences de cette injustice sont perceptibles à Mbigou, chef-lieu du département de la Boumi-Louetsi, où le pouvoir d’achat des ménages déjà fragilisés par le chômage et les effets du conflit Homme-faune se retrouve clairement impacté.