Franceville : Les Sucreries du Gabon visent jusqu’à 25 000 tonnes en 2025

À quelques jours du lancement officiel de la nouvelle campagne sucrière, prévu le 7 juillet 2025, Les Sucreries du Gabon, ex-SUCAF, affichent des objectifs clairs : augmenter la production nationale pour réduire la dépendance du pays aux importations. Une ambition alignée sur les priorités économiques du gouvernement en matière de souveraineté alimentaire.
Basée à Franceville, la société agro-industrielle, désormais rebaptisée Les Sucreries du Gabon, entame sa campagne 2025 avec des perspectives revues à la hausse. Selon son directeur général Ousmane Mabignath Sall, l’entreprise est techniquement et logistique prête pour ce nouveau cycle. « Nous sommes à quelques jours du démarrage de la campagne. Sur le plan matériel et en termes d’efficacité, nous sommes prêts. Du point de vue agricole, les objectifs en matière de cannes plantées ont également été atteints », a-t-il déclaré.
Les derniers réglages sur les installations industrielles sont en cours, avec un taux de préparation oscillant entre 90 et 95 %. L’objectif annoncé est ambitieux : produire entre 20 000 et 25 000 tonnes de sucre, soit une hausse significative par rapport à la précédente campagne. « Si nous atteignons cet objectif, ce sera un véritable exploit », a affirmé Ousmane Mabignath Sall.
Réduire les importations et soutenir la production locale
Dans un pays où la consommation annuelle de sucre dépasse les capacités de production domestique, cette dynamique vise à combler une partie du déficit structurel. L’initiative s’inscrit dans une stratégie gouvernementale plus large de promotion de la souveraineté alimentaire, récemment réaffirmée par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema à travers l’interdiction progressive des importations de produits agricoles.
« Notre ambition est aussi de contribuer à la couverture du marché local », a insisté le dirigeant. Cette perspective pourrait, à moyen terme, stabiliser les prix, limiter les sorties de devises, et redonner une impulsion à l’industrie sucrière nationale, un secteur stratégique pour l’économie du Haut-Ogooué.
Un enjeu industriel au cœur des priorités économiques du pays
Ce redéploiement de la production intervient dans un contexte où les autorités cherchent à relancer les filières agro-industrielles locales, longtemps négligées ou confrontées à des difficultés structurelles. L’ex-SUCAF, aujourd’hui Les Sucreries du Gabon, entend ainsi devenir un acteur central de cette relance, en valorisant le potentiel agricole de la région et en renforçant les chaînes de valeur locales.
Reste désormais à transformer cette volonté industrielle en résultats concrets. Car si les ambitions sont élevées, la réussite de cette campagne 2025 dépendra aussi de la maîtrise des aléas climatiques, de la performance des équipes et de la fluidité logistique, notamment dans l’acheminement du sucre vers les principaux centres de consommation.
Une étape déterminante pour l’agriculture gabonaise
Avec le soutien potentiel des politiques publiques et l’alignement avec les objectifs nationaux en matière d’autosuffisance, Les Sucreries du Gabon pourraient amorcer un tournant décisif. Le lancement imminent de la campagne 2025 sera donc scruté de près, à la fois par les observateurs économiques et les consommateurs gabonais, de plus en plus sensibles à l’origine des produits qu’ils consomment.
GMT TV