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France : Emmanuel Macron, un putschiste reclus à l’Elysée

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C’est une situation à laquelle n’a jamais été confrontée la France depuis le début du régime de la 5ème République taillé à la mesure du Général de Gaulle. En effet, depuis la double défaite d’Emmanuel Macron et son alliance Ensemble pour la République, aux élections européennes, puis législatives, le pays se retrouve dans une situation d’ingouvernabilité du fait d’un refus du président français de nommer à la tête du gouvernement un Premier ministre issu de la coalition arrivée en tête aux législatives, comme le veut pourtant la tradition française sous la 5ème République.

Si le président français avait un tant soit peu caché ses velléités putschistes derrière les Jeux Olympiques d’Été 2024 en imposant à l’ensemble de la classe politique française « une trêve Olympique », Emmanuel Macron s’est dévoilé au grand jour, annonçant ce 26 août, au terme d’une série de rencontres avec les chefs des principaux partis politiques et présidents de groupes à l’Assemblée nationale, qu’il ne nommerait pas à Matignon (siège de la Primature française ndlr) la candidate choisie par le Nouveau Front Populaire (NFP), la coalition de gauche arrivée en tête aux législatives. Une situation qui interroge sur la capacité d’Emmanuel Macron à préserver la démocratie française. 

Un régime antidémocratique en plein cœur de l’Europe occidentale ? 

C’est ce qui pourrait se dégager face à ce qui s’apparente à une forme de déni démocratique perpétré par le régime français au pouvoir depuis 2017. En effet, s’il est vrai que pour être en situation de gouverner sans ombrage, une formation politique doit disposer au terme des élections législatives d’une majorité qualifiée d’absolue, soit 289 députés, les institutions françaises sont conçues de telle sorte qu’une formation politique ou une alliance de partis peut se retrouver en situation de majorité dite relative, et donc en situation de gouverner avec cette fois le risque de se voir renverser par le mécanisme du vote d’une Motion de censure. D’ailleurs, l’ancienne majorité à l’Assemblée nationale, qui sortait du camp présidentiel, gouvernait jusqu’à la dissolution avec une majorité relative. Bien que la coalition de gauche arrivée en tête au terme du second tour des législatives anticipées ait moins de chance de voir un gouvernement issu de ses rangs durer plus de 48 heures, il ne revient toutefois pas au président de la République de choisir avec quelle majorité gouverner. Poussant le vice anti-démocratique à son paroxysme, l’ancienne majorité à l’Assemblée nationale est allée jusqu’à faire voter 17 ministres encore en fonction lors du choix du président de l’Assemblée nationale, faisant ainsi basculer le vote vers la coalition macroniste, dont la politique a pourtant été rejetée par les français lors des élections européennes et législatives.

Il faut dire que depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, le régime français flirte avec l’autoritarisme au point que l’Organisation des nations unies a tiré la sonnette d’alarme en 2023, en pointant notamment les violences policières et le profilage racial. Toute chose qui a conduit Amnesty International à parler de « recul des droits et libertés ». Dans cette même lancée autoritaire, le régime français a usé de manière abusive d’un mécanisme peu démocratique pour faire adopter des lois impopulaires à l’instar de la controversée réforme des retraites, qui peine aujourd’hui à être mise en application. Si la France s’est des années durant illustrée en donneuse de leçon face à des régimes africains pour des supposées violations des droits de l’Homme et fraudes électorales, le spectacle auquel ont droit les français depuis quelques années laisse à désirer. D’ailleurs, certains au sein de la classe politique française n’hésitent plus à clairement utiliser des termes qui sont généralement usités dans des régimes répressifs. Ainsi, Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste a clairement parlé de « refus de se porter complice d’une parodie de démocratie »


Alors que celui que la presse française a surnommé « Jupiter » continue de se montrer insensible aux alertes répétées de ses opposants, une partie de la gauche envisage désormais d’utiliser des moyens que confère la Constitution française pour renverser Emmanuel Macron. Une démarche de désespoir qui n’a en réalité aucune chance d’aboutir puisque le « Maître des horloges », autre surnom donné à Emmanuel Macron, a dans sa logique mortifère le soutien de la Droite dite Républicaine, qui pourtant depuis 2017, a du mal à convaincre les Français dans les urnes. Pour tenter de sauver la face, le locataire de l‘Elysée envisage désormais de placer à la Primature l’ancien Premier ministre de François Hollande, le socialiste Bernard Cazeneuve. Cependant, bien qu’une partie du groupe arrivé en tête aux législatives a déjà exprimé son opposition à ce choix, Emmanuel Macron ne semble pas prêter une oreille attentive à cette demande. Quoi qu’il en soit, la démocratie française est plus que jamais à la croisée des chemins. Pour une certaine opinion, le régime de la 5ème République est arrivé à essoufflement et qu’il faudrait songer à une 6ème République.

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Un commentaire

  1. le choix est dur et la Belgique est connue par cette longue attente de nommer un premier ministre à
    la difference en la constitution française prevoit ce scenario et le général De Gaulle avait inseré
    l’article 68 ,…maintenant le poids du politique français est faible car pour appliquer cet article la
    procedure est complexe mais c’est possible et il y a un pourquoi pour destituer Macron qui n’est rien
    d’autre que la haute trahison ;faire appel à des elections legislatives anticipée et voilà la France est
    destabilisé à la difference de Mitterrand et de Chirac il y avait une continuité de l’Etat…

    N.B. La comparaison avec le général Mahan ,il y a 147 ans, n’est pas exacte car Macron avait fait appel aux élections legislatives anticipées d’une façon délibérée, et non aux élections présidentielles anticipées afin de contourner un espace politique qui lui est defavorable et fin de course il n’y a pas de majorité qui pourrait se degager de ces elections et donc Macron est dans l’impasse à la difference du general Mac Mahan et Macron pour l’instant n’appelle pas à des elections présidentielles anticipées et donc en dehors d’un jeu macabre et obscure de Macron et de ce que disait Raymond Barre ,ancien premier ministre,le microcosme parisien dont Macron semble être prisonnier, à quoi donc joue Macron?

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