Eric Joel Bekale : « Nous sommes menacés de mort à Mitzic »
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La tension est montée d’un cran dans la ville de Mitzic, dans la province du Woleu-Ntem. L’ancien ministre délégué Éric Joël Bekale a lancé un cri d’alarme sur sa page Facebook, affirmant être pris en otage avec son équipe par une quarantaine d’individus qui les menacent de mort. Une situation qui met en péril la démocratie, le vivre ensemble et jette des doutes sur une élection présidentielle du 12 avril prochain libre, transparente et apaisée.
« Nous sommes actuellement pris en otage dans un hôtel de Mitzic, dans la province du Woleu-Ntem. Une quarantaine d’individus nous menacent de mort. Dans quel pays vivons-nous désormais ? », a écrit l’ancien ministre dans un message posté sur les réseaux sociaux, ce jeudi 13 février 2025. Une dénonciation qui donne froid dans le dos à l’ère de la restauration de la dignité des gabonais.
Une tournée sous haute tension
Depuis le 9 février 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et candidat probable à la présidentielle, sillonne l’arrière-pays dans le cadre du « ACBBN Gabon Tour », une tournée censée permettre « de tout se dire » avec les populations de l’hinterland. Après avoir parcouru la province de l’Ogooué-Ivindo, l’équipe de campagne s’est dirigée vers le Woleu-Ntem, bastion politique clé où l’accueil s’est avéré plus hostile.
D’après plusieurs sources locales, des tensions avaient déjà été signalées dès leur arrivée à Mitzic mercredi soir, des individus venus d’Oyem en bus et véhicules pick-up se sont entassés devant leur hôtel. Les hostilités auraient atteint leur paroxysme lorsque, ce matin, des hommes encerclant leur hôtel, exigeant qu’ils quittent immédiatement la ville.
Des méthodes héritées de l’ancien régime
Si les faits demeurent préoccupants, ils ne sont pas nouveaux. Ces pratiques d’intimidation politique, souvent orchestrées par des apparatchiks de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), semblent persister malgré le changement de régime. Pourtant, le 30 août 2023, le coup d’État dit « coup de libération », mené par le général Brice Clotaire Oligui Nguema et ses pairs du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), avait promis la fin des dérives du passé et un climat démocratique apaisé.
Cet incident rappelle que les vieux réflexes ont la peau dure et que la transition vers une démocratie véritable reste un défi. Face à cette escalade, la question de la sécurité des candidats et des acteurs politiques en campagne se pose avec acuité. Les autorités de la transition sauront-elles garantir un processus électoral libre et sans entrave ?
GMT TV