Élections 2025 : le PDG resserre les rangs et lance son processus d’investiture malgré la crise interne

Alors que les législatives et locales de septembre 2025 se profilent à l’horizon, le Parti Démocratique Gabonais (PDG), dirigé par Ali Bongo Ondimba, vient de publier une note d’orientation stratégique balisant les conditions de sélection de ses candidats. Un texte qui entend réaffirmer l’autorité du président-fondateur, tout en contournant les blocages internes issus du directoire contesté depuis mars 2024.

Dans une note d’orientation signée le 22 juillet 2025, le Secrétaire général adjoint du PDG, Arthur Benga Ndjeme, met en branle une procédure d’investiture rigoureusement encadrée, dans un parti toujours traversé par une profonde crise de légitimité. Objectif affiché : « garantir la continuité démocratique du PDG » à travers un processus fondé sur l’engagement militant, l’ancienneté politique, la loyauté envers Ali Bongo Ondimba et la capacité à mobiliser sur le terrain.

Entre exclusion des frondeurs et validation centralisée des candidatures

À première vue, le processus semble classique : concertations locales, remontées hiérarchisées, validation par une commission ad hoc. Mais un examen plus attentif révèle un verrouillage minutieux du processus, destiné à neutraliser toute tentative d’imposition par les caciques du directoire « autoproclamé » depuis mars 2024. En cas d’« obstruction » des responsables locaux, les militants peuvent directement transmettre leur dossier par voie électronique au Secrétariat exécutif. Une voie parallèle qui contourne les relais intermédiaires soupçonnés de loyautés divergentes.

Autre élément clé : la priorité donnée aux élus sortants fidèles au président Ali Bongo Ondimba, excluant de facto ceux qui auraient rallié l’aile contestataire. La fidélité au chef du parti devient ainsi un critère central, au même titre que l’ancrage local ou l’absence de sanction disciplinaire.

Calendrier express, équilibres ethniques et promesses de parité

Le calendrier est resserré : du 23 au 31 juillet, tout doit être tranché, harmonisé, validé. Les candidatures seront publiées dès le 1er août. Une rapidité qui témoigne de la volonté du PDG de rattraper le temps perdu dans un contexte de reconstruction interne, mais qui pourrait aussi accroître les tensions, notamment dans les fédérations où la ligne de commandement est contestée.

À noter également, la mention explicite des équilibres ethno-linguistiques et de la représentation des femmes et des jeunes, devenus des arguments incontournables pour redorer l’image d’un parti vieillissant, accusé de clientélisme et de centralisme.

En somme, ce texte sonne comme une tentative de reprise en main politique et organisationnelle du PDG par la faction légitimiste autour d’Ali Bongo Ondimba. Reste à savoir si cette stratégie suffira à éviter une fracture ouverte au sein de l’ex-parti dominant, et surtout, si elle convaincra l’électorat de renouer avec une formation politique qui cherche encore à se réinventer après la chute du régime.