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Élections 2025 : Joël Mapangou décrypte l’émergence d’un bipartisme à la gabonaise

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Battant lucide au sortir du scrutin législatif et local du 27 septembre 2025, Joël Claincy Mapangou Mapangou, candidat indépendant dans le 5ᵉ arrondissement de Libreville, livre une analyse sans détour du nouveau paysage politique gabonais. Selon lui, les urnes ont consacré la naissance de deux grands blocs, l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) et le Parti Démocratique Gabonais (PDG), à l’image du duel historique entre démocrates et républicains aux États-Unis.

Un tournant politique assumé. Dans une déclaration empreinte de réalisme, l’ancien candidat indépendant reconnaît la profonde reconfiguration du champ politique national. « La lecture que je fais des résultats des élections locales et législatives du 27 septembre révèle qu’un nouveau paysage politique se dessine : deux grands blocs s’imposent désormais, comme aux États-Unis — l’UDB et le PDG, ou si l’on veut, les démocrates et les républicains », a-t-il confié.

Pour Joël Claincy Mapangou, cette structuration en deux pôles dominants traduit la fin d’un éclatement partisan qui, depuis des décennies, affaiblissait la lisibilité du débat public. « Les Gabonais devront désormais choisir entre ces deux pôles… J’avoue que la manœuvre, habile et bien orchestrée, a été réussie », admet-il, dans un ton à la fois critique et lucide.

La fin des candidatures isolées ?

Cette observation met en lumière la fragilité de la position des candidats indépendants, souvent pris en étau entre les machines électorales puissantes et la polarisation croissante du vote. 

Pour Mapangou, ce basculement constitue un tournant structurel, où la compétition politique s’organise désormais autour d’idéologies et de stratégies de coalition plus affirmées. Si certains y voient un progrès vers la stabilité, d’autres y lisent le risque d’une démocratie verrouillée, où la diversité des voix indépendantes pourrait s’effacer derrière des logiques d’appareil.

Entre réalisme et plaidoyer pour la pluralité

Malgré sa défaite, Joël Claincy Mapangou n’affiche ni amertume ni renoncement. En saluant « l’habileté politique » de cette recomposition, il appelle implicitement à une réflexion nationale sur la place à accorder aux initiatives citoyennes et aux candidatures hors parti.

Pour lui, l’avenir du débat politique au Gabon dépendra de la capacité des nouveaux blocs à respecter la pluralité, à faire vivre la contradiction et à ne pas confisquer la parole politique. Une analyse lucide, qui résonne comme un avertissement autant qu’un appel au renouveau démocratique.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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