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Dr. Placide Aubiang : «La modernisation de la vie politique passe par un assainissement de ses formations politiques»

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Lors de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, le corps électoral gabonais comptait 920 200 électeurs, dont 892 057 sur le territoire national et 28 143 à l’étranger. Ce chiffre, en soi, permet d’envisager une rationalisation du nombre de partis politiques réellement représentatifs.

Si l’on fixe un seuil minimal de 18 000 militants pour la reconnaissance officielle d’un parti politique, cela limiterait naturellement le nombre de formations à une cinquantaine au maximum. Un tel critère renforcerait le sérieux des structures et leur ancrage réel dans la société.

À ce premier critère d’adhésion, il conviendrait d’ajouter des exigences de représentativité : Disposer d’au moins 5 députés à l’Assemblée nationale, et/ou d’au moins 30 élus locaux (conseillers municipaux ou départementaux).

Toutefois, dans un contexte électoral marqué par des pratiques clientélistes, comme le « transport des bœufs votants », ces critères risquent de pénaliser les partis modestes au profit des grandes machines électorales financées par des moyens colossaux. Il serait donc raisonnable d’introduire une souplesse :

Avoir au moins 2 députés, ou, à défaut, justifier de 10 conseillers municipaux élus démocratiquement. Le seuil de 30 élus locaux pourrait être maintenu comme exigence complémentaire pour les partis aspirant à bénéficier du financement public.

Par ailleurs, l’existence administrative et institutionnelle d’un parti devrait être attestée par : L’existence d’un siège officiel permanent, La détention d’un compte bancaire ouvert au nom du parti, Et la mise en œuvre d’une tenue comptable conforme au SYCEBNL (Système comptable des entités à but non lucratif).

Ce cadre permettrait non seulement une meilleure traçabilité de la gestion financière, mais aussi de garantir une transparence minimale pour accéder aux fonds politiques. Il réduirait l’influence des maîtres-chanteurs et des marchands d’illusions qui pullulent dans les couloirs du pouvoir, à l’affût de la moindre opportunité de se « vendre au centime près ».

La modernisation de la vie politique gabonaise passe nécessairement par un assainissement de ses formations politiques. Moins de partis, mais plus de sérieux, de représentativité et de responsabilité. 

Dr Placide AUBIANG NZEH           

Enseignant-chercheur    

Ancien Coordonnateur RdB 2ème Arrondissement.

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