Dieudonné Minlama Mintogo : « La violence politique n’a pas de place au Gabon ! »

Dans une tribune publiée ce 13 février 2025, Dieudonné Minlama Mintogo condamne fermement les actes de violence politique survenus à Mitzic visant Alain-Claude Bilie-By-Nze. Il met en garde contre les dérives dangereuses pour la démocratie gabonaise et interpelle le Procureur de la République afin que les auteurs de ces actes répondent de leurs faits. Gabon Media Time publie son libre propos ci-dessous, in extenso.

« En 1990, unanimement, les acteurs politiques, les membres de la société civile et toutes les autres composantes du peuple Gabonais avions  choisi d’abandonner le monopartisme  pour la démocratie et le multipartisme. Nous avions par la même occasion, acté le caractère unique et indivisible de notre pays ! 

Nous avons décidé de bâtir notre vivre ensemble sur la base de ces deux principes. Nous nous sommes mis d’accord de promouvoir la pluralité d’idées , de consacrer la libre expression, d’accepter la contradiction et la liberté d’opinion .

Nous nous sommes accordés sur le fait qu’un Gabonais est chez lui quel que soit l’endroit du pays où il se retrouve . Nous avons érigé les élections comme seule voie d’accès au pouvoir politique . Nous avons rejeté la violence , banni l’invective , refusé l’exclusion et le tribalisme .

C’est sur la base de ces fondamentaux , qui consacrent notre unité et qui consolident notre vivre ensemble que j’ai tenu à condamner avec la dernière énergie les actes irresponsables et dangereux organisés et orchestrés par certains responsables politiques dans le but d’empêcher un compatriote, un Gabonais , d’échanger librement avec ses concitoyens à Mitzic . 

J’ai appris de mon feu père Simon OYONO ABA’A que la violence en politique s’apparente à une roue de camion qu’un jeune homme jette sur le haut d’une falaise sans savoir jusqu’où la course de cette roue incontrôlée va s’arrêter .  Il nous disait que la roue peut , accidentellement, se diriger vers la couchette d’une panthère allaitante et que les conséquences imprévisibles peuvent être catastrophiques. La panthère dérangée dans sa quiétude peut remonter la pente et s’en prendre au jeune qui croyait jouer . 

Il nous racontait cette histoire pour nous faire passer un message  «  la violence en politique , on sait comment ça commence mais, personne ne sait comment et quand ça prendra fin  ..»! N’oublions surtout pas que c’est une étincelle, une toute petite , qui embrase souvent la montagne . 

Je mets ainsi en garde les adaptes de violence et de la barbarie politique sur les conséquences que leurs actes peuvent avoir sur le pays et sur eux mêmes . C’est l’occasion pour moi d’interpeller le Procureur de la République afin que les commanditaires de cette barbarie soient appréhendés et  répondent de leurs actes ignobles . 

Il n’est pas bon que cet esprit de violence prospère.  Notre société , gangrenée par une précarité sans pareille des jeunes , est devenue un terreau idéal pour le développement de la violence politique . Que les apprentis sorciers arrêtent de jouer avec le feu !

J’invite chaque acteur politique à la retenu et à la responsabilité. Le Gabon n’appartient à personne , il appartient à chacun de nous . Nul n’a le droit d’imposer sa loi sur une quelconque partie de ce bien qui nous est commun . 

Bilie-Bi-Nze , comme tout autre Gabonais , est libre d’aller et  venir à n’importe quel endroit du territoire national et d’y exercer ses activités politiques , dans le strict respect des réglementations en vigueur .  Il a droit à la protection et à la sécurité de la part des autorités à qui il revient la responsabilité d’assurer l’ordre en pareilles situations . 

Fait à Libreville le 13 Février 2025

Dieudonné Minlama MintogoPrésident d’ Ensemble Pour  la République. »