Crise au sein de RÉAGIR : Persis Lionel Essono Ondo saisit la justice
La crise interne au sein du parti RÉAGIR prend désormais une tournure judiciaire. Le président intérimaire du parti, Persis Lionel Essono Ondo, a déposé une plainte pour cessation des troubles, avec une audience prévue le 4 décembre prochain.
Depuis plusieurs mois, une faction dirigée par le secrétaire exécutif Jean Valentin Leyama s’oppose ouvertement au président statutaire François Ndong Obiang. Parmi les reproches, on retrouve la nomination, jugée unilatérale, de Persis Lionel Essono Ondo en remplacement de Guy Roger Aurat Reteno comme président intérimaire, ainsi que le soutien public de RÉAGIR au « Oui » lors du référendum constitutionnel d’août 2024 sans consultation préalable du bureau exécutif.
De son côté, Persis Lionel Essono Ondo estime que ces actions sont légitimes et nécessaires pour l’avenir du parti. Le 21 novembre dernier, il a saisi la justice pour faire cesser ce qu’il qualifie de « troubles orchestrés » par Jean Valentin Leyama et ses alliés.
Une guerre ouverte entre les deux tendances de RÉAGIR ?
Les tensions entre François Ndong Obiang et certains cadres du parti, tels que Joselyne Afouari Obouono, Éléonore Obame, Thierry Nguia, et Jerry Junior Pambo, ne sont pas nouvelles. Ces derniers dénoncent une gouvernance marquée par des violations des statuts du parti, du népotisme et des décisions téléguidées.
« Nous dénonçons la gestion du parti depuis plus d’un an. Certains membres veulent prendre RÉAGIR en otage, avec des décisions favorisant un petit groupe au détriment de l’intérêt général », ont-ils déclaré.
Une exclusion controversée de Persis Essono Ondo et François Ndong Obiang
Le 11 novembre dernier, Jean Valentin Leyama et ses alliés ont annoncé l’exclusion de François Ndong Obiang et Persis Lionel Essono Ondo. Une décision que ces derniers jugent illégale. Selon eux, cette exclusion, décidée lors d’une réunion irrégulière, n’a aucune valeur juridique.
Pour Persis Lionel Essono Ondo, la seule issue est désormais judiciaire. « La justice dira le droit », a-t-il déclaré. Selon un juriste proche du parti, les statuts de RÉAGIR semblent soutenir la position de François Ndong Obiang et Persis Lionel Essono Ondo, toujours reconnus comme les dirigeants légitimes du parti.
La décision du tribunal, attendue le 4 décembre prochain, sera déterminante pour l’avenir du parti RÉAGIR qui pourrait connaître le même sort que plusieurs formations politiques gabonaises qui très souvent ont été scindées en deux tendances.