Cour constitutionnelle : la masse salariale passe de 2,561 à 3,061 milliards pour 127 entre 2024 et 2025
Dans le cadre du projet de loi de finances 2025, les autorités de la Transition ont octroyé une hausse substantielle de la masse salariale aux agents de la Cour constitutionnelle. Une décision qui attire l’attention, car cette augmentation de 500 millions de FCFA portera les salaires totaux de l’institution de 2,5 milliards de FCFA en 2024 à 3 milliards de FCFA en 2025. En l’absence de modifications d’effectifs, cette mesure suscite des interrogations, tant sur le plan budgétaire que sur celui de la transparence.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette augmentation de budget n’est pas motivée par un besoin en personnel supplémentaire. La Cour constitutionnelle conserve en effet son effectif de 127 agents. Cet écart inexpliqué entre les effectifs inchangés et la masse salariale accrue risque de susciter des questionnements parmi les contribuables gabonais et les observateurs économiques. Dans un contexte de rigueur budgétaire, il est difficile de justifier une telle hausse sans explication officielle.
Les ministères des Comptes publics et de l’Économie, à l’origine de ce projet de loi, n’ont pour l’instant fourni aucune justification publique quant à cette décision. Dans une période où les ressources sont scrutées de près, cette hausse pourrait être perçue comme une dépense non prioritaire, risquant ainsi d’alimenter les critiques sur la gestion des fonds publics.
La transparence et l’équité budgétaire en question
Cette revalorisation pourrait fragiliser la perception de transparence et de rigueur que les autorités de Transition tentent d’instaurer. Pour nombre d’observateurs, la Cour constitutionnelle, qui est un pilier de la justice au Gabon, devrait être exemplaire en matière de gestion des fonds publics. En l’absence d’éclaircissements, cette hausse risque d’être mal perçue par les citoyens, qui pourraient y voir un privilège excessif en faveur de cette institution.
Dans un contexte de réformes budgétaires et de rigueur annoncée, la question de l’équité dans la répartition des ressources publiques se pose avec acuité. Les Gabonais attendent de la Transition des mesures favorisant une gestion équilibrée des finances publiques, et ce type de décision pourrait saper la confiance dans le processus en cours.