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Chine : l’expérience de la Mongolie intérieure en matière de développement et de prospérité des régions frontalières

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La Région autonome de la Mongolie intérieure, située aux frontières nord de la Chine, est connue pour ses prairies qui s’étendent à perte de vue et son long hiver. Avec le développement de l’économie d’hiver, « économie de glace et de neige » comme l’on a l’habitude de le dire en Chine, la région a réussi à transformer les mois d’hiver en haute saison touristique. C’est le cas à Ulan Butong, localité mongole à quelque 400 kilomètres de Beijing, où des éleveurs vêtus d’un deel, costume traditionnel mongol, apprennent à des touristes à faire du cheval dans la neige, lorsque d’autres font découvrir aux visiteurs la vaste steppe couverte de neige à bord de véhicules tout-terrain, sans oublier ceux qui gèrent des chambres d’hôtes et gagnent jusqu’à 20% de plus qu’en été. C’est un miracle qui s’écrit avec plus de 500 000 touristes reçus pendant les cinq mois d’hiver rigoureux, mais désormais florissants.

Rencontre entre les ressources hivernales et une politique favorable. Grâce à son emplacement privilégié qui assure une longue saison de neige de qualité de 150 jours, à son relief varié et à ses paysages à couper le souffle, Ulan Butong est une destination idéale pour les sports d’hiver qui, avec sa neige légère et poudreuse ainsi que son terrain diversifié qui font rêver les passionnés de ski, n’a rien à envier aux célèbres stations de ski du Nord-Est de la Chine. Ces dernières années, des stations de ski de haute qualité y ont été construites l’une après l’autre, attirant nombre de touristes chaque hiver.

Par l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Beijing de 2022, l’objectif de voir 300 millions de Chinois pratiquer les sports d’hiver est en train de devenir réalité. La Chine a mis en place un plan d’action pour mieux satisfaire les demandes de consommation de sa population en matière de tourisme d’hiver. Ulan Butong a su saisir les opportunités offertes par les politiques de l’État et valoriser de manière novatrice ses atouts naturels, ce qui a apporté des bénéfices réels à ses habitants. 

Les éleveurs, qui dans le passé partaient en hiver chercher du travail ailleurs, ont désormais quatre sources de revenus à deux doigts de chez eux : coachs de ski le matin, restaurateurs à midi, guides de randonnée pour les photographes dans l’après-midi et assistants pour les astrophotographes le soir. On compte aujourd’hui plus de 1 000 éleveurs reconvertis en professionnels du tourisme d’hiver aux revenus stables, même plus importants que dans l’élevage traditionnel, et constate une hausse de 40% des revenus de divers secteurs locaux dont l’hôtellerie, la restauration et le transport. En 2024, le district où se trouve Ulan Butong a accueilli 5,9 millions de visiteurs avec 7,05 milliards de yuans RMB en recettes touristiques. L’économie d’hiver en plein essor offre une nouvelle voie au redressement rural et y injecte une nouvelle vitalité.

Les caractéristiques ethniques, « une flamme ardente en plein hiver »

Lors des sessions annuelles du parlement chinois qui viennent de se clôturer, le gouvernement chinois a déclaré que la politique économique du pays serait davantage orientée vers l’amélioration du bien-être social et la création de nouveaux moteurs de croissance. Cela signifie des investissements davantage portés sur l’homme, la hausse des revenus des habitants, des scénarios de consommation sans cesse innovés et diversifiés ainsi que l’optimisation du système des congés pour libérer le potentiel de consommation dans les secteurs culturel, touristique et sportif. L’essor de l’économie d’hiver en Mongolie intérieure s’inscrit dans l’engagement de la Chine à promouvoir un cercle vertueux entre le développement économique et l’amélioration du bien-être social. 

À Ulan Butong, une excursion de 30 kilomètres en 4×4 relie la forêt de bouleaux blancs au lac gelé, les motoneiges roulent à toute allure sur les circuits, offrant une expérience palpitante, et le plaisir de griller des poissons à même la glace s’ajoute à la pratique de la pêche blanche… Les touristes font pâturer le bétail sur les prairies enneigées avec les éleveurs, apprennent à préparer le thé au lait mongol dans la yourte, pratiquent la danse Andai auprès des aînés mongols et vivent la cérémonie de feu, patrimoine culturel immatériel. 

Et l’expérience culmine avec le « Naadam sur glace ». Sur le lac Dali gelé par -30oC, les garçons s’affrontent dans les combats de bökh, lutte traditionnelle mongole, les filles s’élancent dans des courses de luge, les guides locaux au volant des 4×4 offrent aux touristes une expérience inoubliable de drift sur glace, et les visiteurs se laissent émerveiller par la course de bateau-dragon sur glace. Ainsi le savoir-vivre d’hiver ancestral est-il transformé en atout du tourisme culturel d’Ulan Butong.

La rencontre du tourisme culturel traditionnel avec les industries émergentes fait naître des idées innovantes : des héritiers du patrimoine culturel immatériel intègrent des motifs de morin khuur dans la conception d’équipements de ski, de jeunes Mongoles transforment les produits laitiers en glaces et les vendent en « boîtes surprise » en direct, le Carnaval de glace et de neige d’Ulan Butong, devenu un véritable phénomène viral, attire les touristes venant des quatre coins du pays.

La terre enneigée à l’avant-garde de l’ouverture

Dans le Nord de la Chine, nombreuses sont les régions qui, comme Ulan Butong, ont réalisé un développement vigoureux grâce à l’économie d’hiver. Elles se sont inspirées des modèles réussis de Harbin ou de Davos, et ont su saisir les opportunités offertes par le tourisme hivernal transfrontalier Chine-Mongolie et trouver toute leur place dans la coopération « la Ceinture et la Route ». Elles doivent le succès de leur reconversion à la vision du Président Xi Jinping selon laquelle la terre enneigée vaut son pesant d’or, à l’attachement de la Chine à l’ouverture sur l’extérieur pour un développement de qualité et à l’assiduité, à l’unité et à l’esprit d’innovation et d’entreprise des Chinois.

Convaincue que l’ouverture et l’inclusion permettront aux peuples de plus de pays du monde d’avoir une vie meilleure, la Chine travaille pour une mondialisation bénéfique pour tous. Dans ce contexte, elle a appliqué l’exemption unilatérale de visas pour 38 pays et l’exemption de visas de transit dont la durée est prolongée désormais jusqu’à 240 heures pour 54 pays. La liste des pays bénéficiaires de la politique d’exemption de visas pourrait continuer de s’allonger. La Mongolie intérieure, avec 20 postes-frontières le long de ses frontières de plus de 4 200 kilomètres, est un maillon clé du Corridor économique Chine-Russie-Mongolie et le portail nord de la Chine dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route ». Depuis ici, l’ouverture et le développement de la Chine offrent davantage de dividendes au reste du monde qui a ainsi plus d’opportunités pour découvrir une Chine plus accessible, plus sûre, plus prospère et plus belle.

Lors de sa conférence de presse tenue en marge des sessions annuelles du parlement chinois, le Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a souligné que la Chine continuerait d’élargir l’ouverture de haut niveau et de partager avec les autres pays les nombreuses opportunités offertes par la modernisation à la chinoise. À mesure que la Chine ouvre plus grand ses portes, cette terre prometteuse verra émerger davantage de réussites à l’instar de l’économie de glace et de neige, et les acquis de l’ouverture et du développement continueront de bénéficier à tous.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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