CEMAC : Quelle feuille de route pour dynamiser l’économie de la région ?
À l’occasion du sommet extraordinaire de la CEMAC qui se tiendra à Yaoundé, les chefs d’État de la région devront discuter des mesures nécessaires pour revitaliser l’économie de la zone. Depuis 2016, la région a adopté plusieurs réformes pour améliorer la stabilité économique, mais les résultats sont jugés insuffisants. La crise des prix du pétrole a mis en lumière la vulnérabilité de l’économie de la CEMAC, largement dépendante des ressources naturelles. Afin de dynamiser la région, une feuille de route ambitieuse doit être élaborée pour favoriser la diversification économique.
Les pays de la CEMAC devront se concentrer sur la mise en œuvre de réformes structurelles visant à diversifier les économies, réduire les déficits budgétaires et assainir la gestion des finances publiques. L’une des priorités sera de renforcer les investissements dans les secteurs non pétroliers, comme l’agriculture, les infrastructures et les technologies. De plus, la zone devra prendre des mesures pour stimuler le secteur privé, qui reste sous-développé en raison de la faiblesse des infrastructures et de la complexité administrative.
Renforcer la coopération entre les États: un impératif
Le renforcement de la coopération entre les États membres sera également un enjeu majeur, afin de garantir que les politiques économiques soient harmonisées et que les initiatives communes aient un impact réel. Cela inclut la mise en place d’une véritable union monétaire qui puisse stabiliser la monnaie régionale, le franc CFA, et améliorer la transparence des marchés financiers. Un cadre réglementaire stable et cohérent, capable de soutenir les investissements, sera indispensable pour attirer les capitaux étrangers.
La CEMAC devra adopter des stratégies fiscales et budgétaires rigoureuses pour restaurer la confiance des investisseurs et des créanciers internationaux. Une gestion prudente de la dette publique et des réformes fiscales transparentes devraient permettre de stabiliser les finances publiques à long terme. L’objectif final reste de transformer la CEMAC en une zone économique dynamique, capable de résister aux chocs externes et de garantir une croissance durable pour ses populations.
Cependant, aucune de ces ambitions ne sera réalisable sans une véritable discipline budgétaire de la part des États membres. Chaque pays devra s’engager à limiter les dépenses non prioritaires, à renforcer les mécanismes de contrôle des finances publiques et à respecter les critères de convergence fixés par la CEMAC. Une telle rigueur permettra de réduire les déficits publics, d’assurer une utilisation plus efficace des ressources disponibles et de restaurer la crédibilité de la région auprès des institutions internationales et des investisseurs.