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Blaise Louembe : «Ali Bongo était malade mais nos textes nous obligeaient à le présenter à la présidentielle»

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En plein orage au sein du Parti démocratique gabonais (PDG) les langues semblent se délier sur les évènements ayant conduit à la candidature de l’ancien président Ali Bongo Ondimba à la présidentielle d’août 2023. Dans une interview accordée au quotidien L’Union ce 23 juillet 2025, Blaise Louembe, président du PDG, a avoué que les instances de ce parti étaient bel et bien conscientes de l’incapacité sanitaire de l’ancien président mais auraient décidé de présenter sa candidature. 

« Il n’est point de secrets que le temps ne révèle. » Cette citation tirée de la Pièce de théâtre Britannicus de Jean Racine sied parfaitement à la situation entourant les révélations sur l’état de santé du président déchu Ali Bongo Ondimba. En effet, alors qu’en 2023, lors de la présidentielle, ses soutiens principalement au sein du Parti démocratique gabonais soutenaient mordicus à la bonne santé physique et mentale de ce dernier, l’interview réalisée par l’un des cadors du « parti de masse » désormais président vient lever le voile sur la forfaiture qui a conduit à la candidature de l’ancien président. 

Une justification abracadabrantesque de la candidature d’Ali Bongo

Souhaitant semble-t-il discréditer les ambitions de l’autre aile du PDG incarnée par Ali Akbar Onanga Y’Obeghe, Blaise Louembe n’a pas manqué de révéler à la face de l’opinion publique le mensonge d’Etat sur l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba, victime d’un accident vasculaire cérébrale (AVC) en octobre 2018 qui a laissé des stigmates physiques sur ce dernier. « Il faudrait que nous soyons responsables des actes que nous posons », a-t-il avoué sans sourcier.

Poursuivant son propos, l’actuel président du PDG a reconnu en filigrane que la situation sanitaire de l’ancien président n’était pas aussi reluisante qu’ils le clamait à l’époque, mue semble-t-il, par la volonté de conserver le pouvoir. « La situation dans laquelle nous nous trouvions nous a obligés, malgré les débats internes, à présenter le candidat Ali Bongo Ondimba à l’élection de 2023. Il était malade, mais nos textes nous obligeaient à le présenter », a reconnu Blaise Louembe. 

Un aveux assumé qui d’ailleurs, vient confirmer la position de nombreux acteurs politiques qui n’avaient de cesse d’alerter l’opinion publique sur l’incapacité d’Ali Bongo Ondimba à assurer la gestion du pays à l’époque. Il faut dire que ce mensonge avait été soutenu par l’appareil d’Etat notamment la commission médicale chargée d’examiner les candidats, qui n’avait trouvé rien à redire. 

Si Blaise Louembe et les PDGistes accusent « certains camarades » d’avoir été les acteurs de cet acte de trahison, leur béni-oui ouisme ne saurait être ignoré car malgré qu’ils pensent être absous de leur péché, l’histoire leur rappellera qu’ils ont contribué à faire perdurer la forfaiture et maintenir les ténèbres du système Bongo-PDG au Gabon. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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