Bilie-By-Nze : « la place des militaires, c’est dans les casernes, ce n’est pas de gérer un État »
Très actif sur les médias ces dernières semaines, l’ancien premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze était l’invité de l’émission Entretien du Jour sur la chaine Global Africa Telesud le 14 juin dernier. Un passage qui a permis à ce dernier d’exprimer sa position sur le processus de transition entamé au lendemain du coup d’État du 30 aout 2023, mais surtout donner son appréciation de la gestion du pays par les militaires qui selon lui tendrait à répéter les erreurs du passé.
Si le coup de force opéré par les Forces armées gabonaises (FAG) a suscité un grand espoir auprès des populations, ces dernières semblent peu à peu désenchantées par la gestion de la chose publique par les militaires. Un ressentiment que l’ancien chef du gouvernement attribue à la perpétuation de pratique de l’ancien régime et qui pourrait constituer un frein à la bonne marche du processus de transition.
Les doutes de Bilie-By-Nze sur les intentions des militaires
Interrogé d’ailleurs sur cette question, Alain Claude Bilie-By-Nze a dit que le coup d’État perpétré, bien que favorablement accueilli par les populations, cette prise de pouvoir, n’était pas conforme aux principes démocratiques. « Je suis personnellement contre la prise de pouvoir par la force, je suis contre la gestion d’un État par les militaires et la place des militaires, c’est dans les casernes, ce n’est pas de gérer un État ».
Tout en reconnaissant que les militaires pouvaient s’immiscer dans la réorganisation des institutions, ils ne devraient pas songer à s’installer durablement au pouvoir comme le laissent présager les évènements au Gabon. S’il a souligné que cette transition était l’occasion pour « le pays de se remettre sur de bon rail et de réfléchir sur les erreurs passées », le natif du Canton Ntang Louli a dit déplorer que les nouvelles autorités soient passées outre cet examen de fond.
« Je déplore qu’on soit passé à côté de cet examen de fond pour rapidement tomber pieds joints dans une forme de réorganisation pour se maintenir au pouvoir », a-t-il indiqué sur les antennes de Global Africa Telesud.