AGROPAG : Ndong Sima brise le silence et répond aux critiques
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Face aux critiques et soupçons de détournements autour du projet AGROPAG, le Premier ministre Raymond Ndong Sima sort de son silence. Dans un libre propos incisif, il démonte les accusations de népotisme, de manipulation des chiffres et de mauvaise gestion, affirmant que ce programme vise à renforcer la souveraineté alimentaire du Gabon. Il dénonce une campagne de désinformation et appelle à un débat responsable sur l’urgence de réduire la dépendance alimentaire du pays. Lecture.
« Si la honte tuait !
Les premiers jours de cette année 2025 ont été les témoins d’une charge particulièrement violente d’intrigants invétérés contre le Premier Ministre.
Elle a commencé ouvertement à la présentation des vœux au Président de la République par des déclarations pour le moins agressives marquées du sceau de l’irresponsabilité qui caractérisent la légèreté d’un nombre croissant d’acteurs de la scène publique gabonaise. L’un de ces thuriféraires a ainsi fustigé sans sourcier : le refus que le Premier Ministre opposerait à l’embauche de la totalité de ceux qui ont déposé un dossier au ministère de la fonction publique ; ou encore celui de payer leurs droits aux cheminots déflatés il y a une vingtaine d’années etc.
D’autres ont pris le relais avec le dossier AGROPAG critiqué sur la forme comme sur le fond. Depuis deux semaines au moins, ils évoquent pêlemêle, des soupçons de détournement de fonds publics, le népotisme, la manipulation des chiffres sur le volume réel des bœufs importés, etc.
Après la rencontre avec la presse sur le plateau de Gabon Première mardi 28 janvier, puis la visite de la ferme de Ntoum mardi 4 et celle du ranch de Ndendé mercredi 5 février, si la honte tuait, nous déplorerions de nombreux décès.
Qui peut encore soutenir qu’AGROPAG est une société privée, ma société ou même une société dans laquelle je détiendrais une seule action ? Qui peut soutenir que 150 bœufs ont en réalité été importés ? Qui n’a pas vu l’imposant troupeau présent à Ndendé après celui plus modeste mais tout aussi important de Ntoum ? Qui n’a pas vu les importantes surfaces nettoyées à Ndendé et, pour une bonne partie, plantées en Brachiaria ? Qui n’a pas vu les kilomètres de barbelés posés ? Qui parmi ceux qui se sont rendus à Ndendé n’a pas circulé sur les kilomètres de pistes ouvertes sur le site, traversé le pont réhabilité par le projet, vu le hangar en construction pour la collecte du lait et les logements en réhabilitation ? En définitive, qui soutient encore ce raccourci aussi fantaisiste que ridicule de 7 milliards pour 1000 bœufs, 4 milliards pour 1000 bœufs.
Je n’ai pas entendu à ce jour quelqu’un demander la composition de la liste des 39 gabonais et gabonaises qui sont partis en stage au brésil ; ni l’origine de ceux et celles qui travaillent à marche forcée pour réunir toutes les conditions de terrain permettant de donner une chance à ce pari national de relancer la production bovine.
Puisqu’on évoque le népotisme combien de mes enfants, ou parents faisaient partie de ces stagiaires et est-il certain que je n’avais pas et que je n’ai toujours pas d’enfants, neveu, nièce remplissant les conditions de participation à ce projet ? Un, oui et alors ? ne serait-il pas gabonais ? D’ailleurs, n’est-il pas celui-là même qui a inscrit sur la liste et soutenu, la grande victime qui a quitté seul le site et la ville de Ndendé pour revenir à Libreville pour ensuite baver à profusion sur la toile comme si les travaux agricoles étaient une partition écrite sur une feuille de musique.
Que dire de la Constellation des Opportunistes Inséparables du Larbinisme (ancien chef de gouvernement, ministre ou parlementaire), cette Copil qui se donne en spectacle et veut à tout prix attirer sur elle les projecteurs en attaquant un projet que le pays tout entier devrait supporter tant notre dépendance alimentaire est dramatique, tant un succès serait porteur d’espoir dans le domaine des emplois.
Comme dans les start-up même si 20 % du projet réussissaient, nous pourrions nous réjouir d’avoir fait un pas sur une voie que le futur nous commande de toute urgence d’emprunter.
La lutte politique n’autorise pas à faire feu de tout bois. Il est des questions qui ne se prêtent pas au raccourci ou, à tout le moins, qui appellent à une retenue minimale.
La dépendance alimentaire du Gabon, le chômage, la désertification de l’arrière-pays devraient constituer des thèmes de consensus national tant ils constituent désormais un enjeu crucial pour le pays. Il est irresponsable de jeter le doute sur les initiatives dans ce domaine, sur les produits qui demain viendront sur le marché et qui auront, pour le coup, besoin d’un sursaut de préférence national. Émettre des doutes sur l’état sanitaire des bœufs venant du Brésil, leur caractère cancérigène alors même que nous importons de la viande et de la volaille de ce pays ; c’est clairement faire flèche de tout bois sans hésiter de s’engouffrer dans une contradiction majeure.
Non la honte ne tue pas. C’est pourquoi les uns et les autres peuvent soutenir des postures honteuses et paraitre en public sans gêne même s’ils ont combattu hier de l’intérieur et combattent toujours de l’intérieur comme de l’extérieur ce projet. »
GMT TV