Afrobarometer : 62,8% des gabonais favorables à un arrêt des activités syndicales pour une transition apaisée
Depuis la prise de pouvoir du CTRI le 30 août 2023, les revendications syndicales, héritées de l’ancien régime, continuent de marquer l’actualité sociale. Toutefois, une enquête Afrobarometer menée en avril-mai 2024 auprès de 1 200 Gabonais révèle que 62,8% des citoyens souhaitent la suspension des activités syndicales pour favoriser une transition apaisée vers un retour à l’ordre démocratique, sous la direction du Général Brice Clotaire Oligui Nguema.
En seulement un an, la Transition menée par les militaires a vu de nombreux mouvements d’humeur. Du secteur de l’éducation, au secteur des transports et plus récemment celui des travaux publics, les partenaires sociaux sont montés au créneau pour exprimer leurs préoccupations. Si pour certains ces sorties sont légitimes, d’autres se questionnent sur l’opportunité de ces mouvements en pleine période de transition.
La population favorable à l’arrêt des activités syndicales
Ce sentiment est particulièrement fort en milieu rural et chez les femmes. 71,5% des ruraux sont favorables à cet arrêt, contre 61,5% des urbains. Cette différence pourrait s’expliquer par la perception plus aiguë des défis de développement dans les zones rurales, où les habitants souhaitent une stabilisation rapide. Quant aux femmes, elles partagent légèrement plus cette opinion que les hommes soit 63,2% des femmes contre 62,4% des hommes. Cette majorité reflète une volonté collective de prioriser la stabilité nationale, même au détriment des revendications sociales, considérées comme des obstacles potentiels aux réformes.
À l’opposé, 36,6% de la population totale pensent que les syndicats doivent poursuivre leurs activités, y compris en faisant grève, malgré les risques de ralentissement des réformes. 37,9% des urbains défendent cette position, contre 28,2% des ruraux. Ce soutien plus fort en milieu urbain pourrait être lié à la concentration des revendications sociales dans les grandes villes, où les conditions de travail et de vie suscitent davantage de contestations. Les hommes (36,9%) sont légèrement plus favorables à la poursuite des activités syndicales que les femmes (36,3%). Cette minorité considère les syndicats comme des garants des droits sociaux, craignant que la suspension des activités n’affaiblisse la défense des travailleurs pendant une période de transition incertaine.
Ainsi, la volonté majoritaire d’une pause des activités syndicales pourrait refléter une aspiration à un climat apaisé. Toutefois, le soutien non négligeable à la poursuite des grèves montre que les attentes sociales restent pressantes et ne sauraient être ignorées.