Afrique centrale : le REDHAC exige la libération immédiate d’Harold Leckat

Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) et sa Coalition-pays Gabon ont été informés de l’interpellation du journaliste et direct de publication de Gabon Média Time M. Harold Thibault Leckat Igassela et placé sous mandat de dépôt à la prison de Libreville.
Les faits : Le 15 octobre 2025, le journaliste et Directeur de Publication de Gabon Média Time (GMT) a été Interpellé manu militari à l’aéroport de Libreville, alors qu’il revenait d’une formation à Montpellier organisée par la plateforme Médias & Démocratie, le journaliste a vu sa garde à vue prolongée plusieurs jours à la Direction générale des Recherches (DGR) avant ce dénouement judiciaire.
Il avait notamment passé quelques jours à la rédaction de Midi Libre dans le cadre d’un échange sur le traitement de l’information sur les supports digitaux. Au terme de cinq jours de garde-à vue, il a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville.
Les faits qui lui sont reprochés sont ceux de : « détournement de deniers publics » en raison d’un contrat de communication conclu en septembre 2020 entre son organe de presse et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
Selon les sources, cette détention laisse planer les soupçons d’une « cabale politico-judiciaire » dans la mesure où en droit gabonais, comme dans tout l’espace OHADA, un désaccord commercial ne conduit pas en prison. En d’autres termes, lorsqu’une entreprise estime qu’un contrat n’a pas été respecté comme c’est le cas, il s’agit ni plus ni moins que d’un litige civil ou commercial qui se règle devant les juridictions civiles ou commerciales, à travers des dommages et intérêts, une résiliation ou une exécution forcée. A contrario, la justice pénale n’intervient que si et seulement si une infraction a été commise, et conformément au respect du principe de l’interprétation stricte de la loi pénale.
De tout ce qui précède, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) et sa coalition pays-Gabon :
Restent très préoccupés par :
– La recrudescence des atteintes aux droits et libertés fondamentaux notamment les libertés d’expression, de presse et d’opinion, d’association et de réunion si chères à son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la République du Gabon;
– S’inquiètent des risques qu’encourent les Défenseurs des Droits Humains, les journalistes, les activistes et les militant(e)s de la démocratie au Gabon ;
– Condamnent avec la dernière énergie le répression politique, le harcèlement judiciaire, les menaces de toutes sortes sur les Défenseurs des Droits Humains, les journalistes, les activistes et les militant(e)s de la démocratie, en particulier l’arrestation arbitraire et la garde à vue abusive du journaliste et directeur de publication M. Harold Thibault Leckat Igassela;
Au Gouvernement du Gabon,
Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) et sa Coalition pays-Gabon :
– Demandent que toutes les mesures soient prises pour la libération immédiate et sans condition du journaliste et directeur de publication M. Harold Thibault Leckat Igassela;
– Exigent que son intégrité physique et morale soit garantie ainsi que celle de ses proches ; – recommandent au gouvernement de protéger en toute circonstance les journalistes, les organes de presse, les Défenseurs des Droits Humains et les militants de la Démocratie conformément à la Déclaration des Nations Unies 1998 et tous les instruments régionaux y relatifs.
Aux Nations Unies, À l’Union Africaine, À la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
Le REDHAC et sa Coalition pays-Gabon, recommandent d’interpeller le Gouvernement Gabonais au respect scrupuleux des conventions, traités, protocoles, Chartes, principes sur le plan régional (Union Africaine) et international (ONU) des Droits Humains et des libertés fondamentales librement ratifiés et signés par l’État du Cameroun notamment :
– La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) ; – La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) ;
– Le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP) ; – La Charte mondiale d’éthique des journalistes ;
– La Charte de Munich sur la déontologie du journalisme
– Les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels (cf. Art 79)
– Les Résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée Générale de l’ONU S/RES/1738 (2006) et A/RES/68/163 (2013).
Enfin, le REDHAC et sa coalition pays-Gabon :
– Encouragent le gouvernement Gabonais à protéger efficacement les Défenseurs des Droits Humains, en adoptant une loi portant « Promotion et Protection des Défenseurs des Droits Humains en République Gabonaise » qui a déjà fait l’objet de débats à l’Assemblée Nationale de Transition.
GMT TV