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Affaire Michaëla : la famille Siadous, entre dénonciation d’une enquête bâclée et attente de la vérité

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Silencieux depuis la Fatwa lancée sur les réseaux sociaux contre les siens dans le cadre de l’affaire sur le meurtre de Michaëla Dorothée Ngoua, Stephane Siadous, père et oncle de Herwann Bradyn Siadous Rapono et Christ Anderson Nounamo, les deux jeunes suspectés, a, au cours d’un entretien accordé à Gabon Media Time ce samedi 31 aout 2024, tenu à s’exprimer. Occasion pour lui de revenir plus amplement sur les faits liés à ce dossier, mais surtout les incongruités de l’enquête menée par les Forces de police nationale (FPN) sans manquer de rassurer sur la volonté de la famille de voir la vérité être dévoilée au grand jour. 

C’est un homme visiblement au bord de l’angoisse qui a tenu à s’exprimer lors de cet entretien qui aura duré deux heures d’horloge. Une rencontre qui aura permis à ce père de famille de revenir entre autres sur les faits ayant conduit au décès tragique de Michaëla Dorothée Ngoua, l’implication de son fils et de son neveu et les circonstances ayant conduit à leur mise en liberté provisoire, mais aussi la dernière sortie du ministère de la Justice.

Une version des faits différents de la vidéo diffusée sur Gabon 1ère

Ainsi, concernant les circonstances du décès, Stéphane Siadous, tout en assurant laisser la justice faire son travail, n’a pas manqué de révéler quelques détails. S’il assure que la jeune fille, petite amie de son neveu, était bel et bien accompagnée par Herwann Bradyn Siadous Rapono et Christ Anderson Nounamo, cette dernière avait quitté le domicile des jeunes hommes seul. Contrairement aux aveux filmés du premier cité, le père indique qu’ils auraient été extorqués après des pressions psychologiques des agents. D’ailleurs, le PV d’audition contresigné par la grand-mère se serait fait sous la menace d’une garde à vue de cette dernière.

Dans le même élan, il assure avoir été étonné de voir les deux jeunes exhibés à la télévision nationale et que pendant 4 jours la famille et l’avocat ont été empêchés de les voir. « Lorsque j’ai pu parler à mon fils, il m’a clairement dit que lorsqu’il était passé à la télévision, il était obligé de dire que c’était lui parce que les agents l’avait menacé de le tuer s’il n’avouait pas. D’ailleurs, après des pressions de l’avocat, il a pu entendre la version des enfants qui est différente de ce qui a été diffusée sur Gabon 1ère », a-t-il indiqué. 

Des doutes sur les méthodes de l’enquête

Profitant de cette occasion, Stéphane Siadous n’a pas manqué de relever quelques incongruités durant l’enquête menées par les officiers de police judiciaire qui, non seulement aurait violé le droit des enfants par des actes de torture constaté d’ailleurs par le juge d’instruction, et ce, devant le père de la jeune Michaëla Dorothée Ngoua mais surtout par le caractère bâclé de l’enquête. « Par exemple, il y a une caméra à la pharmacie de Sotega qui filme l’itinéraire qu’aurait pris la fille, mais il y a aussi des caméras filmant à 360° où le crime se serait déroulé, mais ces images n’ont jamais été communiquées à la juge », a-t-il relevé. Il faut également noter que des recherches poussées sur le lieu du crime n’auraient pas été faites surtout que c’est le frère de la défunte qui aurait découvert le corps à 5 heures du matin pas très loin du domicile, ce alors que le fils Siadous, dans une vidéo en possession de sa famille, assure avoir laissé partir la jeune fille aux environs de 4 heures. De quoi susciter plus de questionnement. 

Revenant par la suite sur la mise en liberté provisoire de Herwann Bradyn Siadous Rapono et Christ Anderson Nounamo, le père indique que la procédure est conforme à la loi puisqu’un mineur ne peut être détenu au-delà de 8 mois, mais que la procédure étant encore pendante devant la justice les deux garçons restaient bel et bien à la disposition de la justice s’il y avait de nouveau élément. D’où son incompréhension à la suite de la sortie du ministre de la Justice qui aurait conduit il y a quelques jours à l’interpellation de son neveu Christ Anderson Nounamo à Port-Gentil. 

Par ailleurs, face à la campagne de dénigrement et d’appel à la haine dont il fait l’objet, lui et sa famille, Stéphane Siadous a sollicité une intervention du ministre de la Justice et réaffirmé sa volonté de voir le meurtre de Michaëla Dorothée Ngoua etre élucidé. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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