Affaire Johan Bounda : Ensemble pour le Gabon dénonce l’usage systématique de la torture
Le 21 décembre dernier, le corps sans vie du second maître de la Marine nationale, Johan Bounda était retrouvé à la morgue de l’hôpital d’Instruction des armées de Libreville. Un décès qui a suscité un tollé au sein de l’opinion et de la classe politique. Parmi les mouvements politiques qui ont vertement dénoncé ce décès, figure la plateforme Ensemble pour le Gabon, d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui a dénoncé un usage systématique de la torture par les forces de défense et de sécurité.
Malgré la visite du président de la Transition au domicile de la famille, la dernière sortie des autorités annonçant l’ouverture d’une enquête, des interpellations et des auditions d’officiers supérieurs, le décès dans des circonstances troubles d’un jeune compatriote, après un séjour dans les locaux de la Direction Générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité Militaire (DGCISM), communément appelée B2, la polémique ne faiblit pas. C’est par un communiqué rendu public le 26 décembre que la plateforme Ensemble pour le Gabon a appelé à la justice pour la famille.
L’Etat ne se venge pas
« La plateforme Ensemble pour le Gabon exprime sa profonde indignation face aux graves violations des droits de l’homme qui continuent d’émailler la période de transition ». C’est par ces mots qu’Alain-Claude Bilie-By-Nze et ses camarades ont fustigé le climat de violence qui prévaut dans la société. En effet, évoquant le cas du jeune militaire, la plateforme Ensemble pour le Gabon a noté « une opinion publique bouleversée par ce décès tragique (…) dans des circonstances qui interpellent », indiquant au passage que ce drame s’inscrit dans une série de pratiques inacceptables, notamment, indique-t-elle, « l’usage systématique de la torture ».
« Nous réaffirmons avec force que l’Etat ne se venge pas, l’Etat corrige », martèle le communiqué, qui invite par ailleurs les autorités « à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin », précise le texte, « à ces dérives ». Si cet appel à la justice est un plaidoyer auquel s’associent logiquement les gabonais, qui ont été indignés par ce décès, le ministère de la Défense a annoncé un certain nombre de mesures fortes, notamment le dessaisissement de l’enquête des mains du renseignement militaire pour la Direction générale des recherches (DGR) et la Direction générale des services spéciaux (DGSS), ou encore la mise aux arrêts de 8 personnes impliquées dans l’affaire et l’audition de deux officiers généraux.