Affaire Gaboneco : 5 ans après, les anciens employés toujours en attente du reste de leurs dus
Depuis la fermeture de l’entreprise de presse Gaboneco.com en février 2019, les anciens employés luttent pour obtenir leurs indemnités de cessation d’activité. Journalistes, pères et mères de famille, ils se retrouvent face à l’indifférence d’Edgar Yonkeu, ancien Administrateur Directeur Général (ADG) de la structure. Alors que l’ex-patron affirme ne pas avoir les fonds nécessaires pour régler ce contentieux, ses investissements dans l’événementiel, via son entreprise Direct-Prod, sèment le doute.
L’affaire est au tribunal du travail depuis 2019, mais les audiences se déroulent sans la présence de l’ancien ADG, qui n’a jamais répondu aux convocations. Malgré l’intervention de l’Inspection du travail pour tenter une médiation, le dossier stagne. La justice gabonaise, souvent critiquée pour sa lenteur et ses failles, semble impuissante face à un homme qui bénéficierait de soutiens influents au sommet de l’État. Les ex-employés, usés par six années de combat, restent dans l’incertitude, sans perspective claire de résolution.
20% de leurs droits à payer
Avec le coup d’État militaire du 30 août 2023 et l’avènement du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), une lueur d’espoir était apparue. Sous la pression, Edgar Yonkeu avait partiellement réglé les arriérés de salaires, couvrant 80% des sommes dues en septembre 2023. Il s’était engagé à payer le reste rapidement, mais un an plus tard, ces 20% n’ont toujours pas été versés. Plus grave encore, les indemnités de fin de contrat restent impayées, et l’homme d’affaires ne semblerait plus enclin à respecter ses promesses.
Ce dossier interroge sur l’efficacité du système judiciaire gabonais, souvent accusé de favoritisme. La transition politique en cours, censée restaurer la justice sociale et redonner aux gabonais leur dignité est mise à l’épreuve. Pour l’heure, les anciens employés de Gaboneco attendent que les promesses de dignité et d’équité se concrétisent.