UOB : l’Alma mater donne-t-elle encore envie aux étudiants ?
Fleuron de l’enseignement supérieur au Gabon et dans la sous-région qui voyait arriver en grand nombre des étudiants désireux d’être formés au Gabon, l’Université Omar Bongo (UOB) n’est plus que l’ombre d’elle-même 51 ans après sa création. Grèves, vétusté des installations, fonctionnement décadent, l’alma mater des universités dans notre pays ne donne plus envie aux étudiants qui migrent dorénavant vers les écoles privées ou des universités à l’étranger.
Dans la toile, il est agréable de voir des photos d’étudiants en fin de cycle auprès de leur jury en guise de souvenir de leur soutenance. Ces derniers affichent très souvent un large sourire qui marque leur satisfaction. Pourtant, ce résultat final masque un parcours parsemé d’embûches que ces étudiants ont dû franchir. Car, faut-il rappeler qu’être inscrit à l’Université Omar Bongo (UOB) n’a rien d’un long fleuve tranquille. Une méthode d’enseignement aux antipodes de la donne internationale qui a intégré le numérique.
À l’UOB, les cours sont à 99% en présentiel. Il aura fallu l’avènement de la crise sanitaire liée au Covid-19 pour que le mode distanciel prenne son envol. Et là encore, plusieurs enseignants ne semblent pas avoir intégré les nouvelles technologies. « Nous on nous envoie des pdf via WhatsApp. Et c’est pareil pour les sujets de devoir. Je ne sais pas si c’est cela le E-learning mais bon. C’est ce qui est appliqué chez nous », a indiqué un étudiant en master 1 droit. Les plus chanceux doivent s’approvisionner en forfait internet pour assister à un cours via l’application Zoom pour suivre le cours.
Pourtant, il aurait été plus facile pour l’université quinquagénaire de se doter d’un process technologique interne où cours, données personnelles des apprenants et bibliothèques sont logés. À cela s’ajoutent les grèves des enseignants et du personnel Atos clochardisés à bien des égards par l’État qui insidieusement entretient cet état de fait qui a sonné le glas de l’espérance des étudiants d’évoluer dans un environnement propice aux études universitaires. Résultat, ils migrent vers les structures d’enseignement universitaires privées qui au-delà de respecter les quota d’heures et les salles non pléthoriques offrent des débouchés que l’UOB peine à donner à ses diplômés.
Les plus nantis choisissent l’exode universitaire. Togo, Mali, Burkina Faso voire Sénégal. Ces nations sœurs semblent être devenues des El dorado pour la communauté estudiantine gabonaise. Conscient de la gravité de la situation, le ministre de l’enseignement supérieur a profité de la célébration du jubilé de l’UOB pour rappeler les défis à relever pour redevenir qui suscite l’engouement des bacheliers gabonais. « l’UOB, en tant qu’institution du 21ème siècle est invitée à devenir davantage un espace de transmission et d’échanges dynamiques de connaissances et d’opportunités plus virtuelles que pressenties », a-t-il conclu. Vivement que cette recommandation soit entendue par le gouvernement.