Tourisme : quelle stratégie le gouvernement va-t-il déployer après la reprise des sites hôteliers ?
Quelle stratégie le gouvernement va-t-il déployer après la reprise des sites hôteliers ? C’est la grande interrogation depuis le lancement de l’opération de reprise des sites hôteliers par l’Etat gabonais. Si dès l’entame de ce plan qui a permis de récupérer la gestion de plusieurs hôtels de luxe comme l’Hôtel Rapontchombo, le Leconi Palace, ou encore l’hôtel Onomo et bien d’autres, bon nombre de compatriotes ont salué cet effort, une question demeure, quid de ces structures après la récupération pour la continuité, le développement du tourisme dans notre pays et les avantages économiques et sociaux?
La réquisition des hôtels est une démarche qui est effectuée conjointement aux procédures judiciaires, engagées au dernier trimestre de l’année dernière par le ministère du tourisme Pascal Ogowe Siffon. Une opération contre certains compatriotes qui auraient acquis de manière frauduleuse, certains édifices hôteliers appartenant à l’Etat durant le règne Bongo-PDG. Elle a pour objectif d’assurer le bon fonctionnement de ces structures ainsi que de leur personnel. Cette stratégie a été ouverte avec les hôtels Onomo, Leconi Palace, l’Hôtel Rapontchombo pour ne citer que ceux-là.
Que fait-on après réquisition?
C’est la question qui se pose après la reprise de ces nombreux sites hôteliers. Quelle est la démarche visée par Pascale Ogowe Siffon pour soutenir durablement le secteur touristique et pour augmenter les avantages économiques? Quand on sait que la majorité des structures reprises par l’Etat gabonais enregistrent des difficultés managériales. En effet, pour parvenir à un réel développement de ces hôtels, le gouvernement gagnerait à encourager le développement de nouveaux produits touristiques et l’exploration de nouvelles niches de marchés pour attirer différents types de voyageurs. Continuer à investir dans l’amélioration des infrastructures de transport, de communication et de loisirs pour rendre les destinations plus accessibles et attrayantes.
Aussi, miser sur la promotion des pratiques durables dans le secteur touristique ainsi que dans la gestion responsable des ressources naturelles, la réduction des déchets et l’adoption de normes écologiques élevées dans les établissements hôteliers. Multiplier les formations et l’essor des compétences des travailleurs du secteur touristique pour maintenir des standards élevés de service à la clientèle et de gestion. Poursuivre les efforts de marketing et de promotion à l’international, renforcer la collaboration entre le gouvernement, les entreprises privées, les communautés locales et les organisations non gouvernementales pour développer des initiatives touristiques inclusives et bénéfiques pour tous les acteurs impliqués. Faire adopter des technologies innovantes pour améliorer l’expérience client, la gestion opérationnelle et la promotion des destinations, tout en assurant la cybersécurité et la protection des données.
Maintenir une surveillance continue des tendances du marché touristique mondial mais surtout être prêt à s’adapter rapidement aux changements économiques, politiques et sociaux qui pourraient influencer le secteur. En faisant combiner toutes ces stratégies de façon cohérente, le Gabon pourrait non seulement consolider sa position sur le marché touristique mondial, mais aussi contribuer de manière positive au développement économique, social et environnemental de ses nombreuses régions touristiques.
Autre élément qui pourrait et devrait d’ailleurs être pris en compte, la privatisation de ces structures. Avec déjà le rachat d’Assala bouclé à grands frais (on évoque à ce jour plus de 636 milliards de FCFA seulement en numéraire), les finances de l’Etat ne devraient pas permettre de maintenir ces hôtels de luxe dans son giron, une solution privée pourrait donc être envisagée. La recherche de partenaires à cet effet pourrait donc être envisagée.