Tourisme : beaucoup de gesticulations, mais aucune stratégie de développement
C’est le moins que l’on pourrait dire au regard des multiples activités du ministre du Tourisme et de l’Artisanat Pascal Ogowe Siffon. En effet, depuis sa nomination, le membre du gouvernement enchaîne les voyages à travers le pays et le monde, en vue de procéder à l’identification et à la valorisation du potentiel touristique du Gabon. Seulement ces déplacements sont jusque-là vains. En cause, une absence de stratégie réelle pour un développement véritable de son portefeuille.
Après le coup de force du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), le président de comité s’est donné pour mission de développer le pays. A travers des mécanismes dont les résultats pourront se faire ressentir à l’horizon 2026. A cet effet, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a donc placé sa confiance aux membres du gouvernement. Seulement, le patron du ministère du Tourisme semble être dépassé par ses fonctions.
Pascal Ogowe Siffon dans le dur ?
C’est la question que l’on pourrait se poser à l’analyse du bilan d’activités du ministre, depuis son installation au Tourisme. Le membre du gouvernement enchaîne les voyages et les excursions à travers le pays en compagnie de ses équipes et des « influenceurs ». Si ces opérations d’identification du potentiel touristique gabonais sont à saluer, il n’en demeure pas moins que cette stratégie semble le conduire sur la voie de l’échec et ferait perdre au Gabon des finances qui pourraient servir à entretenir, à améliorer ou à rénover certaines de nos infrastructures hôtelières à l’agonie.
En effet, Pascal Ogowe Siffon n’a toujours pas trouvé le trésor, la stratégie idéale, la méthode, le plan qui pourrait enfin sortir le tourisme gabonais de son état embryonnaire. Par exemple, aucun plan de développement n’a jusque-là été dévoilé comme on a pu le voir dans d’autres départements à l’image de la santé ou de l’enseignement supérieur. Pourtant le potentiel du pays est immense. Le dernier jardin d’Eden dispose de parcs nationaux, de plages, d’une faune abondante et d’une flore luxuriante.
Cet ensemble pourrait ainsi permettre au membre du gouvernement de jouer sa partition, en allant chercher des partenaires internationaux avec par exemple des tours opérateurs pour attirer des touristes étrangers, en construisant, en développant et améliorant les infrastructures de transport, d’hébergement et de loisirs pour répondre aux besoins des visiteurs, plutôt que de gesticuler sans réel stratégie comme on peut le voir actuellement.
D’autres stratégies
Il y a aussi l’amélioration des connexions aériennes et routières pour rendre les sites touristiques plus accessibles. Le membre du gouvernement gagnerait aussi à miser sur le tourisme durable avec la conservation de l’environnement et la protection de la biodiversité. Non sans manquer d’impliquer les communautés locales dans le développement du tourisme pour assurer des bénéfices économiques équitables et une préservation culturelle. Développer des circuits touristiques qui mettent en valeur la diversité naturelle et culturelle du pays à savoir le tourisme d’aventure, le tourisme balnéaire et le tourisme culturel. Organiser des événements internationaux tels que des festivals culturels ou des compétitions sportives pour attirer un large public particulièrement etranger.
Former et qualifier la main-d’œuvre locale pour offrir des services touristiques de qualité et améliorer l’accueil des visiteurs. Accréditer les guides touristiques pour assurer des visites informatives sûres et véritables. Travailler à la simplification des procédures de visa et les régulations touristiques pour encourager l’arrivée de touristes étrangers. Offrir des incitations fiscales et des facilités aux investisseurs pour développer l’industrie touristique. Mais également établir des partenariats avec le secteur privé pour développer et gérer les infrastructures touristiques. Il est certain qu’en mettant en œuvre ces mesures de manière cohérente et stratégique, le Gabon pourrait sortir de ses carcans en matière de tourisme.
En l’état, développer le tourisme n’est pas simple. Le touriste, avant de venir dans un pays, se renseigne: il y a t’il le paludisme dans ce pays ? Si oui, le système de santé est-il performant ? Puis-je être traité ennurgence dans une structure hospitalière, y a t’il de bons médecins. Le réseau routier permet t’il d’évacuation rapide d’un malade ou d’un accidenté ? Le taux de change de la monnaie est-il favorable au touriste ? Etc… Il y a beaucoup de question qui dépendent d’une stratégie globale du gouvernement et non du seul ministre du tourisme. À mon avis, le tourisme étant multisectoriel, je pense que le Premier ministre devrait en assurer la coordination en devenant lui-même ministre du Tourisme. Ce n’est qu’un avis.
Je n’aurais pas dit mieux : beaucoup de gesticulations !