Gabon : le Synamag accuse Antonella Ndembet d’entretenir la paralysie de la justice
Devant la presse ce mardi 30 mai 2023, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) s’est interrogé sur l’inconsidération manifeste du ministre de tutelle Erlyne Antonella Ndembet Damas. Selon Germain Nguema Ella, il est indéniable que cette paralysie semble du goût du gouvernement qui foule au pied ceux devant rendre opérationnelle le système judiciaire.
Lancée le 21 décembre 2022, la grève des magistrats désireux d’obtenir de meilleures conditions de travail semble partie pour durer. Et pour cause, saisie des causes de cette levée de boucliers, la ministre de la justice, par ailleurs magistrate, ne semble pas en faire une priorité. Un « mutisme » assourdissant dénoncé par les intéressés. Lors d’une déclaration faite devant la presse, Germain Nguema Ella a tordu le cou aux fausses rumeurs.
Des revendications légitimes au coeur de la grève du Synamag
Selon le président du Syndicat national des magistrats du Gabon, le gouvernement serait plus disposé « à vouloir discréditer le mouvement de grève en distillant dans la société gabonaise que les Magistrats faisaient grève pour des questions de véhicules que loin s’en faut ». Pour le Synamag cette grève est le résultat « d’un ras-le-bol, d’un constat de l’état de déliquescence de notre système judiciaire ».
Par ailleurs, les fonctionnaires de la justice rappellent que cet instrument « demeure la clef de voute du schéma social et civique ». Ainsi, il serait impérieux que l’exécutif s’y penche afin de trouver des solutions idoines aux difficultés que rencontrent les magistrats et autres agents en chargent de sa mise en œuvre. Cela passe par la définition d’un statut des magistrats.
L’adoption du statut des magistrats comme clé de voûte
À cela s’ajoutent la dotation en moyens roulants et en costume d’audience, la construction des sièges des hautes Cours et Tribunaux. Mais également, la régularisation des situations administratives des promotions 2007, 2008, 2009 et 2011. Las d’être tournés en bourrique, les magistrats ont souligné que « promouvoir l’affaiblissement de la justice, c’est mettre en péril les droits des citoyens ».
Persuadé que le dialogue social avec Erlyne Antonella Ndembet Damas est un coup d’épée dans l’eau, le Synamag a décidé de s’en remettre au Chef de la magistrature suprême. « Nous invitons respectueusement le Président de la République, à se saisir personnellement de ce dossier pour permettre aux magistrats de reprendre du service afin mettre un terme au dysfonctionnement de cette institution essentielle à notre République ».