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SOTRADER : Samson Ngomo et Aubert Ndjila nommés à la tête d’une société fantôme

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Décidément, les cafouillages et autres nominations inopportunes enregistrées lors des Conseils des ministres n’ont pas fini de faire débat au sein de l’opinion. La preuve flagrante avec les mesures individuelles prises en faveur de Samson Ngomo et Aubert Ndjila, respectivement nommés en qualité de président du Conseil d’administration et Directeur général de la Société de transformation agricole et développement rural (SOTRADER S.A), ce alors que ladite entreprise n’existe plus juridiquement.  

Véritable méconnaissance de la situation réelle des participations de l’État au sein de certaines entreprises ou volonté de saborder de manière vile le processus de transition entamé par le Gabon ? C’est la question qu’on est en droit de se poser au vu des irrégularités et incongruités observées lors de l’annonce des mesures individuelles des derniers Conseils des ministres présidés par le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. 

De SOTRADER S.A à SOTRADER Cultures Vivrières S.A et SOTRADER GRAINE 

Exemple sans équivoque, la nomination de Samson Ngomo et Aubert Ndjila respectivement président du Conseil d’administration et Directeur général de la SOTRADER S.A. Sauf que selon des informations recueillies par Gabon Media Time, ces nominations seraient frappées du sceau de la nullité, ladite entreprise n’existant plus juridiquement depuis janvier 2019. En effet, créé en mars 2015 grâce à un Partenariat public privé (PPP) entre l’État gabonais détenteur de 51% du capital et la société OLAM 49%, cette entreprise a, en janvier 2019, fait place à SOTRADER Cultures Vivrières S.A dont le capital est entièrement détenu par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et SOTRADER GRAINE entièrement détenue par le groupe Singapourien. 

Chose curieuse concernant SOTRADER Cultures Vivrières S.A, cette dernière, bien qu’elle existe sur les plans administratif et juridique, ses activités n’ont jamais démarré suite au refus du Comité de pilotage du Programme GRAINE présidé par un des anciens Directeurs de cabinet adjoint du président de la République « d’acter le transfert de la maîtrise d’œuvre du programme à la SOTRADER Cultures Vivrières ». Pis, en juillet 2019, dans un jeu de prestidigitateur sera créée SOTRADER Graine détenue cette fois-ci à 100% par OLAM Palm Gabon, avec en contrepartie  de continuer à soutenir le Programme GRAINE à hauteur de 13 milliards FCFA sur 4 ans. 

Selon des informations de sources proches du dossier,  SOTRADER Graine aurait hérité des comptes bancaires de la SOTRADER SA et les activités se sont poursuivies à travers l’exploitation d’actifs, notamment des terres agricoles dans les localités de Ntoum, Motobo, Ndendé, Tchibanga, Makokou, Koulamoutou et Amvam, les engins, les cultures et le matériel, etc. Ceci, sans aucune convention ou tout autre acte légal matérialisant les transferts opérés sur les actifs, les dettes et les comptes bancaires.  

Tous ces éléments démontrent qu’en nommant des dirigeants d’une société qui n’a plus aucune existence juridique, l’exécutif ou les individus à la manœuvre de cette opération ont une totale méconnaissance des contours de la mise en œuvre du Programme GRAINE. D’ailleurs, selon certaines indiscrétions, le ministre de l’Agriculture n’aurait même pas été informé de la prise de ces mesures individuelles qui concernent pourtant son département ministériel.   

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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