Santé : malgré un budget annuel de 131 milliards, le Gabon toujours dépendant de l’extérieur
Lors de son audition par les députés de la commission des lois de la santé et de la prévoyance sociale le 17 décembre dernier, le ministre de la santé le Pr. Adrien Mougougou défendait un budget prévisionnel pour l’année 2024 à 131,5 milliards de FCFA. Un montant qui permettrait selon le membre du gouvernement de proposer une meilleure offre de soins de santé aux populations. Cependant, à quelques mois de la fin de l’exercice budgétaire, le Gabon sur le plan sanitaire demeure toujours dépendant d’autres nations à l’instar de la Chine et du Japon.
Selon le classement de AfricaHRsolutions, il en ressort que 5 pays africains affichent de bons résultats sur le plan de la santé à savoir, le Maroc, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Egypte et enfin le Kenya. Et ce pour diverses raisons. La principale notamment reste la forte démographie, puisque si la population augmente alors la demande croissante des établissements de santé, de services médicaux et de produits pharmaceutiques se fera de plus en plus.
Les autorités en place injectent des sommes considérables pour le secteur de la santé et dépendent toujours de l’aide extérieure. Preuve de cela, l’annonce faite par voie de presse par le ministre de la santé, le Pr. Adrien Mougougou qui dans un communiqué daté du 06 septembre 2024 a annoncé le lancement de la caravane médico-chirurgicale de l’Arche de la paix dénommée « Navire hôpital chinois ». Si de prime abord, le membre du gouvernement a indiqué que cette initiative vise à réduire les inégalités dans l’accès aux soins de qualité, il convient de s’interroger sur l’utilisation du budget dédié à la santé.
131 milliards de FCFA de budget annuel insuffisants pour que les Gabonais se soignent ?
C’est la grande question que l’on serait tenté de se poser. Comment comprendre que le gouvernement de transition qui considère la santé comme un domaine vital, ait toujours recours à l’extérieur quand il s’agit de fournir de véritables soins de santé aux compatriotes ? En reprenant les propos du membre du gouvernement lors de son audition, le Pr.Adrien Mougougou indiquait que l’ enveloppe de 131,5 milliards de FCFA en prévision de l’exercice budgétaire 2024 servirait à « la prévention et la sécurité sanitaires pour réduire la mortalité maternelle et infantile, la lutte contre le VIH-SIDA par le renforcement de la sensibilisation et le dépistage, l’accès à la prise en charge thérapeutique, la formation et la mise à disposition des personnels spécialisés sur le territoire national et le soutien à la Politique sanitaire qui vise à assainir la gouvernance des programmes ».
Etonnement les axes présentés par le Pr. Adrien Mougougou cadrent difficilement avec le vécu des populations. Le secteur de la santé peine à être optimal. Et comme solution, l’État table pour des caravanes médicales qui ne constituent pas une réponse durable à une problématique structurelle. Toujours sur le cas de la grande caravane l’Arche de la paix, pour espérer se faire consulter, il faut d’abord songer à se faire identifier et enregistrer près d’un mois avant le démarrage. Face à cette situation, il serait plus que temps de tirer la sonnette d’alarme car ces initiatives ne participent en rien à l’essor vers la félicité.