Santé : les antibiotiques, ce destructeur de l’environnement
L’utilisation excessive des antibiotiques n’est pas seulement nuisible pour la santé humaine. C’est ce qu’a fait remarquer le département de la biodiversité des Nations Unies dans un rapport publié en 2020 en établissant que l’usage de ces médicaments contribue significativement à la dégradation de l’environnement.
Plusieurs facteurs peuvent être responsables de la dégradation de l’environnement. Au nombre de ceux-ci, un ennemi peu connu mais pourtant destructeur : les antibiotiques. Conçus pour combattre les infections bactériennes, ces médicaments se retrouvent souvent dans l’environnement par divers vecteurs. Bien que leurs résidus soient invisibles à l’œil nu, ils peuvent perturber les écosystèmes et menacer la biodiversité.
Les antibiotiques une menace pour l’environnement
Outre leur utilisation médicale, les antibiotiques sont massivement employés dans l’agriculture, l’élevage et l’aquaculture. Selon le département de la biodiversité des Nations Unies, environ 70 % de ces médicaments sont destinés aux animaux d’élevage, contre 30 % pour les humains. Cette utilisation intensive dans l’élevage et la pêche a des conséquences écologiques importantes.
Lorsque les antibiotiques sont utilisés en agriculture et en aquaculture, une grande partie se retrouve directement dans l’environnement. L’ONU précise que 75 % des antibiotiques utilisés dans l’aquaculture se perdent immédiatement dans les eaux, contaminant ainsi rivières, lacs et océans. Cette contamination affecte la faune aquatique, perturbant leur biologie et pouvant provoquer des anomalies de reproduction et de croissance. De plus, l’absorption de ces médicaments par les plantes les intègre dans la chaîne alimentaire humaine et animale. Cette contamination diffuse contribue à la propagation de bactéries résistantes, exacerbant la crise mondiale de la résistance aux antibiotiques.
Ainsi, pour protéger la santé publique et l’environnement, l’ONU appelle les gouvernements à adopter des politiques visant à réduire l’utilisation excessive et inappropriée des antibiotiques. Cette démarche inclut la promotion de bonnes pratiques agricoles et vétérinaires, l’amélioration des systèmes de surveillance de l’utilisation des antibiotiques et la sensibilisation du public aux dangers de la résistance aux antibiotiques.