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Restitution des biens culturels: le Gabon n’a jamais formulé de demande, selon Richard Sédillot

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Dans un entretien accordé à la rédaction de Gabonreview autour du dossier brûlant de la restitution des biens culturels, Richard Sédillot, expert en droit international a évoqué le droit applicable en la matière et les actions à envisager pour la restitution des oeuvres issues du patrimoine des pays africains qui se trouvent dans l’hexagone. L’avocat qui est intervenu en qualité de conseil représentatif des associations noires sur cette question a laissé entendre que le Gabon n’a pas encore formulé de demande pour le retour de ses biens culturels emportés lors de la colonisation. 

C’est lui qui a œuvré pour que la France restitue au Bénin les biens issus de son patrimoine culturel. Selon Richard Sédillot, la France avait longtemps tergiversé avant d’accepter d’entamer un mouvement de restitution. Avant qu’Emmanuel Macron ne décide d’initier cette démarche, la France évoquait les principes d’inaliénabilité et d’imprescribilité en réponse aux demandes de restitution qui lui étaient adressées. « Il était ainsi admis qu’un bien culturel qui avait intégré les collections nationales ne pouvait en sortir », a expliqué Richard Sédillot. 

Mais la situation est bien différente aujourd’hui. Selon l’avocat, désormais « le principe d’inaliénabilité suppose qu’une loi ad’hoc soit adoptée, concernant tel ou tel bien dont la restitution est décidée ». C’est ainsi que la loi du 24 décembre 2020 a entre autres, permis la restitution de 26 œuvres d’art au Bénin et au Sénégal, des pays qui avaient formulé des demandes de restitution. Ce qui n’est pas le Gabon.  « (…) Nous avons également vu que quelques autres pays sollicitent le retour de biens culturels emportés lors des périodes coloniales. A ma connaissance, le Gabon n’a pas encore formulé de demandes, bien que de nombreuses œuvres gabonaises se trouvent dans les collections nationales françaises », a laissé entendre Richard Sédillot. 

L’avocat qui est intervenu en qualité de conseil pour les pays demandeurs de restitution explique qu’il ne saurait s’avancer sur les raisons qui ont à ce jour, dissuadé le Gabon de formuler une demande. Mais selon Elza Rituelle Boukandou, vice-présidente du parti politique de l’opposition, Pour le changement (PLC), qui a indiqué avoir pris part à une conférence avec les avocats qui s’étaient constitués pour la défense des pays revendiquant la restitution de leurs patrimoines disséminés à travers le monde, le Gabon a refusé de récupérer ses oeuvres. « Le Gabon a estimé qu’il est fier d’avoir son patrimoine partout. Même les avocats présents étaient choqués par un tel raisonnement », a-t-elle révélé.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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