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Référendum 2024 : les partisans du Oui déjà en campagne malgré les mises en garde du ministre de l’Intérieur

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Alors que le ministère de l’Intérieur et de la sécurité a entrepris une vaste campagne de sensibilisation à l’échelle du pays, afin de susciter une forte participation des compatriotes au référendum constitutionnel de cette année, certains groupuscules, adeptes des pratiques du régime Bongo-PDG que tout le monde consent pourtant à dénoncer, mènent désormais ouvertement campagne pour le OUI, alors qu’aucun chronogramme n’a pour le moment été défini.

Si des rencontres informelles s’étaient déjà multipliées ces derniers temps dans l’optique d’appeler à voter Oui ou Non au Référendum, plus personne ne cache ses intentions. En effet, qu’ils s’agisse de « l’Association j’aime Mouila », du « Collectif républicain pour la défense d’Oligui Nguema » ou encore des cadres originaires de la province du Woleu-Ntem, le spectacle offert ce week-end, et qui remet sur la table des pratiques héritées de l’ancien régime, laisse perplexe quant à la volonté des nouvelles autorités à faire respecter la loi.

Des meetings en violation de la loi 07/96 modifiée

Si la sonnette d’alarme avait déjà été tirée par le député de la Transition, Geoffroy Foumboula, qui dénonçait la prolifération d’affiches publicitaires d’appel à voter Oui au référendum, le spectacle offert ce week-end par les partisans du Oui semble avoir franchi un cap supérieur. En effet, de l’Immeuble Arambo, à l’ex Hôtel Maisha, où des centaines de gabonais se sont réunis à l’appel de personnalités politiques, dont plusieurs sont des caciques de l’ancien parti au pouvoir, les partisans du Oui ont cette fois brandi des messages explicites « Le Woleu-Ntem dit Oui au référendum et à Brice Clotaire Oligui Nguema », pouvait-on lire sur une affiche. A cela il faut ajouter l’instrumentalisation d’une jeunesse désoeuvrée, transportée comme du bétail sur des sites dans l’optique de faire le nombre, en échange de T-shirt et de casquettes à l’effigie du président de la Transition.

Pourtant, lors de sa sortie du 04 septembre 2024, le ministère de l’Intérieur avait rappelé aux uns et aux autres la nécessité du respect de l’article 69 nouveau de la loi 07/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques modifiée. Lequel article dispose que « Le Ministre de l’Intérieur fixe par arrêté la date d’ouverture de la campagne électorale. Celle-ci est ouverte par décret, pris sur proposition du Ministre de l’Intérieur, en fonction de chaque catégorie d’élection ». Ainsi, en ce qui concerne l’ouverture de la campagne référendaire, elle intervient « le dixième jour qui précède le scrutin ». Or, dans le cas d’espèces, le ministre de l’Intérieur indiquait lors de sa conférence de presse du 1er octobre dernier qu’il ne dispose pas à ce jour de date pour le référendum. Toute chose qui interroge désormais sur la capacité de cette entité, garante du respect de la loi, à faire preuve d’intransigeance vis-à-vis de ces hors la loi.   

Notons que cette campagne référendaire déclenchée en dehors de tout cadre légal risque à l’évidence de semer la confusion auprès du public par rapport à la campagne de sensibilisation au référendum actuellement menée par le ministère de L’Intérieur. De plus, en dépit de la mise en garde du CTRI, dans son communiqué numéro 050 interdisant l’usage abusif de l’image du président de la Transition, certains continuent de semer la confusion auprès du public, en présentant le référendum pour l’adoption d’un texte qui devra régir la vie de la nation pour les 20 à 30 prochaines années, comme une adhésion à la personne du président de la Transition.  Toute chose qui devrait interpeller les uns et les autres sur le sens de la responsabilité.

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