RDC : peine de mort requise contre l’ancien président Joseph Kabila

Le vendredi 22 août 2025 était un jour particulier en République démocratique du Congo (RDC). En effet, accusé de plusieurs chefs d’inculpation, l’ancien président de la République, Joseph Kabila était jugé en son absence par la Haute cour militaire. Au terme des débats, le ministère public a requis la peine de mort. Le procès de l’ex chef de l’Etat avait été ouvert le 25 juillet 2025, dans une ambiance politique électrique.
Joseph Kabila était jugé pour « crimes de guerre », « trahison » et « organisation d’un mouvement insurrectionnel », note je journal Le Monde. Ce sont ces chefs d’accusation qui lui ont valu ce réquisitoire sévère du général Lucien René Likulia, représentant l’Etat dans ce procès fleuve. En parallèle, le procureur général a demandé 20 ans de prison contre Kabila pour « apologie de crime de guerre » et 15 ans pour « complot ».
Tollé dans la classe politique congolaise
Il faut dire que l’ancien président congolais vit à l’étranger depuis deux ans, mais était apparu au mois de mai à Goma, dans l’Est de la RDC sous contrôle du mouvement armé M23. Les autorités de Kinshasa accusent Joseph Kabila de complicité avec cette organisation qui combat les troupes gouvernementales depuis des années. Le Monde qui cite le ministère public relève par ailleurs que Joseph Kabila a tenté un coup d’Etat contre Félix Tshisekedi « en intelligence avec le Rwanda ».
Après ce réquisitoire, la classe politique s’est emparée du sujet, avec en tête le parti de l’ancien chef de l’Etat, le PPRD qui a parlé de « procès bidon qui ne surprend pas », souligné RFI. Le parti de Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, a quant à lui sorti un communiqué dénonçant une « manœuvre politique cynique », destinée à « réduire au silence un acteur majeur ». Même son de cloche au sein du Cadre de concertation des forces politiques et sociales, plate-forme d’opposition qui parle d’un « feuilleton politico-judiciaire mis en scène ». C’est donc une classe politique congolaise divisée qui attend la décision des juges. Pour l’heure, la peine de mort n’a plus jamais été exécutée en RDC depuis le moratoire de 2003. Lequel moratoire a été suspendu en 2024.
GMT TV