Rachat d’Assala: GOC et l’Etat gabonais plus que jamais sous pression
Moins de trois semaines avant la fin du délai de préemption, Gabon Oil Company (GOC) et l’Etat se cherchent encore des solutions pour boucler l’acquisition du pétrolier Assala. A la recherche des 1,2 milliard de dollars nécessaires à la conclusion de cette opération, l’Etat gabonais se heurte à ses propres turpitudes, notamment une gouvernance et une gestion des ressources peu optimales, qui privilégient les dépenses de fonctionnement au détriment des dépenses d’investissement. Résultat, des entreprises de négoce et courtage pétrolier pourraient être appelées à la rescousse, mais à quel prix ? Et sous quelles conditions ?
Annoncé quelques mois à peine après l’arrivée au pouvoir du Général Oligui Nguema, le rachat des actifs d’Assala peine à être finalisé par l’Etat gabonais qui tente de gagner du temps et de séduire de nouveaux investisseurs. En quête d’une stratégie pour bouclier ce deal d’ici fin mai et l’arrivée à terme du délai de préemption, Gabon Oil Company (GOC), mandaté par l’Etat dans cette opération, devrait par exemple profiter du forum Invest in African Energy 2024 (IAE 2024) qui se tiendra à Paris ces 14 et 15 mai, pour poursuivre sa quête de financement. Au cours de cet événement axé sur la collaboration entre les marchés européens et africains, Marcellin Simba Ngabi, ADG de la GOC, jouera son va tout. Mais comment en est-on arrivé là?
En mettant en avant son « droit de préemption », une initiative qui selon plusieurs analystes notamment ceux de Standard & Poor’s Global Ratings et Fitch Ratings, ne pouvait tenir la route du fait des tensions de trésorerie héritées du régime déchu, l’Etat gabonais qui a depuis passé la main à son bras séculier dans le secteur pétrolier, ne s’imaginait sûrement pas de telles difficultés. Pataugeant entre volonté politique et réalité économique, cette opération semble avoir du plomb dans l’aile et pourrait plomber un peu plus nos perspectives économiques, non pas pour sa non pertinence, mais plutôt pour les conditions qui devraient être proposées par les investisseurs dans un contexte de ralentissement de la croissance économique mondiale.
Plus que trois semaines pour réunir l’équivalent de 7% du PIB
L’Etat gabonais qui tente de faire « appel à des sociétés de négoce pour l’aider à financer un accord de 1,3 milliard de dollars pour la compagnie pétrolière Assala du fonds Carlyle » confirmant ses difficultés de trésorerie et les incertitudes des investisseurs quant à notre situation, tente pour l’heure de boucler cette opération qui n’est finalement pas si simple que ça. Avec moins d’un mois pour trouver 1,2 voire 1,3 milliard de dollars US, l’équivalent de 7% de notre Produit intérieur brut (PIB), la pression augmente un peu plus chaque jour sur les épaules des personnes ressources, en charge de ce dossier qui aurait pu être évoqué et traité différemment au regard des urgences de l’heure, notamment en matière d’infrastructures.
A quelques semaines de donner raison à ces analystes qui évoquaient en janvier dernier, le fait que « cette première opération dans le secteur pétrolier depuis le coup d’État d’août est vouée à l’échec sur le plan financier et politique et qu’elle nuit au climat d’investissement des membres de l’OPEP », les responsables de ce rachat sont désormais dos au mur. Comment vont-ils faire pour obtenir ces financements? Quelles en seront les conditions si financement ils y parviennent? Autant de questions qui se posent à l’heure où « la GOC a clairement exprimé son engagement à revitaliser la production pétrolière du Gabon par le biais d’une exploration renouvelée et d’une stratégie d’optimisation des champs » comme l’a d’ailleurs récemment indiqué Sandra Jeque, directrice de l’événement chez Energy Capital & Power.
Que ceux qui sont en charge de se dossier se tourne vers les Gabonais. Au Gabon il y a des milliardaires, pourquoi ne pas les appeler et leur proposer d’investir la dessus. Je pense que c’est la meilleure chose à faire. Que nos ressources soient exploitées par nous-mêmes. Personnellement je suis contre les investisseurs étrangers (occidentaux) qui nous imposent des taux indécents.