Procès Mbanié : le Gabon « illégitime » selon la Guinée équatoriale !
La Cour internationale de justice (CIJ) est le théâtre d’un affrontement diplomatique entre le Gabon et la Guinée équatoriale, centré sur l’île de Mbanié, Cocotiers et Conga, sis dans des eaux potentiellement riches en pétrole du golfe de Guinée. Ce différend, qui remonte à 1972, lorsque les forces gabonaises ont expulsé les soldats équato-guinéens de l’île, a pris une nouvelle dimension avec l’essor des enjeux pétroliers dans la région.
Lundi, lors des audiences, le représentant de la Guinée équatoriale, Domingo Mba Esono, a plaidé pour le rejet des revendications gabonaises, qualifiant leur position de « factuellement et juridiquement intenable ». Selon la Guinée équatoriale, ses droits sur l’île reposent sur une convention de 1900, qui répartissait les biens coloniaux entre la France et l’Espagne.
Le Gabon sur sa garde !
Si pour l’heure, la parole est donnée à la partie accusatrice c’est-à-dire la Guinée équatoriale, il n’en demeure pas moins que le Gabon défend sa position sur la base d’un accord de 1974. Lequel est contesté par la partie adverse, qui émet des doutes sur l’authenticité du document présenté. Il va sans dire que ce conflit n’est pas seulement une question de souveraineté, mais aussi d’accès à d’importantes ressources pétrolières.
L’intérêt pour les hydrocarbures dans le golfe de Guinée a ravivé les tensions entre ces deux pays producteurs de pétrole, qui ont signé un accord de médiation en 2016 pour permettre à la CIJ de trancher. Notons que les audiences, qui dureront une semaine, verront le Gabon présenter ses arguments dès mercredi. Les deux nations espèrent une résolution rapide de cette affaire, mais la décision finale de la CIJ ne sera rendue qu’en 2025, ajoutant une dimension d’incertitude à une situation déjà tendue. Le monde suivra de près ce procès qui pourrait redéfinir les relations entre ces deux voisins.