Présidentielle Gabon 2023 : Ali Bongo promet la construction de seulement 100km de voiries urbaines
En vue d’aménager « une capitale nationale moderne, attractive et mondialisée », Ali Bongo Ondimba entend favoriser la création de…100 km de voiries urbaines à Libreville et dans les chefs lieux de provinces et départements. Alors que le pays a besoin d’au moins 2500 km pour absorber le déficit actuel qui en fait le 30ème à l’échelle du continent en matière de qualité des routes, celui qui est candidat à sa propre succession, entend donc offrir aux Gabonais un minimum de routes, privilégiant la « poursuite de l’aménagement de la baie des rois ».
S’il entend « forger un pacte de solidarité » en cas de réélection au soir du 26 août prochain, Ali Bongo Ondimba ne semble cependant pas en mesure de cerner les problématiques les plus urgentes en matière de développement. Et pour cause, malgré la faiblesse du réseau routier qu’il n’a pas été en mesure de renforcer au cours des quatorze dernières années, ce dernier n’entend favoriser que la création de 100 km de voiries urbaines à Libreville et dans les chefs lieux de provinces et départements. 100 km qui ne correspondent en réalité qu’à 4% du besoin actuel en infrastructures routières.
Censés permettre « d’aménager une capitale nationale moderne, attractive et mondialisée », le pavage de ces 100 km de voiries urbaines ne semble pas en mesure de répondre aux besoins actuels. Besoins multiformes et transversaux puisqu’en cas d’aménagement routiers adéquats, des problématiques telles que la vie chère, l’absence d’investissements à l’intérieur du pays, l’absence de pôles de croissance et de développement ou encore l’absence de décentralisation, pourraient avoir un début de solution tant leurs difficultés découlent principalement de l’absence de d’interconnexion provinciales.
Privilégiant des problématiques abstraites comme la préservation de 30% du territoire terrestre et 30% du territoire marin, alors même que sur les quinze prochaines années le blue bond contracté récemment ne devrait permettre à l’Etat d’économiser que 0,92% du montant global de sa dette, Ali Bongo Ondimba n’entend donc pas favoriser l’éclosion d’un tissu économique solide. Étant entendu que le développement d’infrastructures de qualité est à la base de tout développement. Avec à peine 100 km de routes pavées prévus sur les cinq prochaines années, difficile par ailleurs pour le pays, d’atteindre les nombreux objectifs fixés par le PAT.