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Port-Gentil : des destructions de la mangrove en complicité avec l’administration déconcentrée ?

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Alors que le Gabon s’est résolument engagé depuis plusieurs années dans une politique de préservation de la biodiversité, certains acteurs économiques et de l’administration semblent ramer à contre-courant de cet engagement pris par les plus hautes autorités en tête desquelles le président de la Transition le Général Brice Oligui Nguema. C’est notamment le cas à Port-Gentil où des opérateurs économiques en complicité semble-t-il avec l’administration décentralisée de l’habitat seraient au cœur d’une polémique liée à la destruction de mangroves considérées comme des aires protégées.

S’il n’est un secret pour personne que l’attribution des titres fonciers est considéré comme une véritable arlésienne depuis des années, perceptible à travers les nombreux conflits opposant très souvent des citoyens à des ressortissants étrangers, celle-ci serait de plus en plus entretenue par des complicités au sein de l’administration publique. C’est du moins ce qu’on pourrait penser au vu de l’attribution pour le moins curieuse de titres fonciers au sein même d’aires déclaré protégé

Des projets immobiliers sur des zones de mangroves

Ainsi, ce serait le cas dans la cité pétrolière où un véritable business florissant aurait cours entre des ressortissants étrangers et des fonctionnaires en poste au sein de la direction provinciale du cadastre et de l’habitat, touchant particulièrement des zones de mangroves. Il faut rappeler que ces écosystèmes côtiers sont importants en raison de leur apport pour la protection contre les inondations, l’atténuation des effets du changement climatique, mais aussi la fourniture d’habitat pour la faune. 

Sauf que selon plusieurs sources au sein de l’administration du cadastre, certaines zones seraient attribuées en violation des dispositions du décret n° 00161/PR du 31/05/2017 portant création d’aires protégées aquatiques en République Gabonaise ou de l’arrêté n°035 du 06 octobre 2020 portant révision de la liste des projets obligatoirement soumis à Étude d’impact sur l’environnement. Preuve de ces violations pour le moins flagrantes, l’attribution entre 2011 et 2018 à plusieurs demandeurs des parcelles allant jusqu’à l’acquisition des titres fonciers à l’intérieur de la zone de mangrove situé en face du Club Sogara.

Des acquisitions pour le moins discutables qui par exemple auraient été faites par le dénommé Jilalih Ezzangani qui selon notre source « possèderait plusieurs hectares de mangroves, détruites aujourd’hui au profit d’aménagements immobiliers dans le non-respect des normes en vigueur ». Des agissements qui se dérouleraient au nez à la barbe des administrations déconcentrées concernées qui laisseraient penser à des complicités. Pis, ce dernier aurait également développé d’autres activités connexes, en l’occurrence des opérations de pompage et de dragage de sable sans aucune autorisation de l’administration en charge des Mines. 


D’ailleurs lors d’une mission du gouvernement, la ministre de l’Environnement  Arcadie Svetlana Minguengui Ndomba avait pu constater sur de nombreux sites de mangrove l’impact des activités de pêche et d’autres opérateurs sur ces écosystèmes qui sont systématiquement dévastés surtout que ces attributions de titre foncier couvriraient la zone maritime. Autant d’informations qui devraient donc interpeller les autorités, notamment la Direction générale de l’environnement en vue de mener des investigations plus poussées sur ces dossiers. Nous y reviendrons !

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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