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Port-Gentil : comment Pierre Rizogo Rousselot a imposé discipline et ordre urbain

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Deux ans après sa nomination comme délégué spécial à la tête de la mairie de Port-Gentil, le Général des Corps d’Armée Pierre Rizogo Rousselot assume un style de gouvernance marqué par la rigueur et la discipline. Dans un entretien exclusif accordé à Gabon Media Time (GMT), il a détaillé les mesures entreprises pour redonner à la capitale économique du pays un visage plus ordonné et plus attractif.

Rétablir l’ordre dans une ville désorganisée. « Mon premier constat est simple : Port-Gentil était une ville désordonnée. Et dans une société désordonnée, sans méthode de travail, on n’avance pas », confie-t-il d’emblée. La zone de La Balise ou encore le marché du Grand Village illustraient ce chaos urbain : encombrements, stationnement anarchique, impossibilité de circuler. Par une combinaison de sensibilisation et d’autorité, l’équipe municipale a restauré une fluidité qui, du carrefour Tobia jusqu’au Château, permet aujourd’hui aux usagers de se déplacer et de stationner sans entraves.

Cette approche, inspirée de la discipline militaire, se veut pragmatique : identifier les zones critiques, appliquer des mesures de réorganisation et rappeler aux habitants que la ville ne peut prospérer sans règles.

Valoriser le patrimoine et l’image de la ville

Au-delà de la circulation, Rizogo Rousselot a voulu rendre à Port-Gentil une identité culturelle. « La capitale économique ne disposait pas de repères historiques visibles », souligne-t-il. D’où la création d’un musée à ciel ouvert le long du mur du cimetière Pax, devenu un lieu de mémoire et de promenade pour les habitants.

L’entrée de la ville a également été réaménagée : les arbres inadaptés qui obstruaient la vue et représentaient un danger pour les automobilistes ont été remplacés par des palmiers royaux, symboles d’élégance et mieux adaptés au climat côtier. Des initiatives qui, si elles paraissent modestes, participent selon lui à « redonner à Port-Gentil son attractivité et son rang ».

La discipline comme méthode de gouvernance

Pour Pierre Rizogo Rousselot, l’ordre urbain ne se décrète pas seulement par des aménagements, mais aussi par un changement de mentalité. Il insiste sur le rôle des citoyens. « Le développement d’une ville est une responsabilité partagée. Les autorités ne peuvent pas tout, surtout si les habitants refusent de respecter les règles », a-t-il précisé. 

Sa méthode repose sur trois piliers : la sensibilisation, pour rappeler les devoirs civiques ; l’autorité, pour trancher quand les comportements dévient ; et l’exemplarité, qu’il revendique par son refus de tirer profit personnel de ses fonctions.  « Je suis venu à Port-Gentil pour servir, pas pour me servir », martèle-t-il.

Un pari sur la modernité et la responsabilité collective

Au-delà des critiques qui persistent, le délégué spécial assume une ligne claire : restaurer discipline et ordre pour offrir à Port-Gentil un avenir à la hauteur de son rôle de capitale économique. « Port-Gentil est une ville belle et stratégique. Elle mérite que chacun fasse un effort », insiste-t-il.

Son pari est simple : si habitants et autorités conjuguent discipline et responsabilité, la ville de sable peut redevenir une vitrine moderne et respectée du Gabon.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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