PDG : Bilie-By-Nze démissionne de la vice-présidence pour protester contre le refus du débat sur les crises postélectorales
C’est un véritable film à rebondissement qui se déroule depuis plusieurs semaines au sein de l’ancien tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG). Dernier épisode en date, la démission de l’ancien premier ministre, Alain Claude Bilie-By-Nze, de son poste de vice-président du parti. Ce dernier reproche à ses camarades non seulement de soutenir aveuglément le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) mais aussi de vouloir éluder volontairement l’épineuse question des crises postélectorales de 2009 et 2016 souvent imputées aux PDGistes.
En effet, s’il avait accepté le 07 mars dernier d’endosser la fonction de 2ème vice-président de l’ancien parti au pouvoir, l’enfant terrible du canton Ntang-Louli dans le département de l’Ivindo, semble avoir décidé de remettre en question cette décision. Un volte-face qui intervient surtout au moment où cette formation politique fait face à une grave crise consécutive à la perte de pouvoir de l’ancien président Ali Bongo Ondimba.
Le béni-oui-ouisme du Directoire du PDG à l’origine de la sortie de Bilie-By-Nze
S’il justifie son entrée au directoire du PDG par la nécessité de donner un nouvel élan au parti en soulignant la nécessité de tirer « les leçons des 55 ans d’exercice du pouvoir d’Etat » face aux « critiques, parfois sévères, qui sont formulées à notre encontre par nos compatriotes », ce dernier regrette que les choses semblent désormais dans le statu quo. La preuve, selon Alain Claude Bilie-By-Nze « le soutien sans réserve et sans consultations préalables à toutes les initiatives du Président du CTRI, y compris celles qui sont préjudiciables au PDG ».
L’ancien premier ministre en tient pour preuve, le silence coupable du parti sur le débat lié aux événements d’août 2009 et d’août 2016. « Alors que notre Parti est régulièrement accusé d’avoir perpétré des massacres lors de ces crises post-électorales, il m’avait semblé impérieux d’aborder la question avant la tenue du Dialogue National et d’exiger à notre tour la mise en place de cette Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation tant réclamée par l’opposition, la société civile et l’église », a-t-il relevé.
C’est donc face à ce flou artistique et ne voulant pas servir de bouc émissaire sur qui on voudrait faire porter toutes les fautes qu’Alain Claude Bilie-By-Nze a annoncé sa démission de son poste de vice-président. Toutefois, ce dernier précise qu’il demeure militant du Parti démocratique gabonais et entend donc à ce titre faire entendre une voix différente au sein de cette formation politique.