OWID 2025 : le Gabon, 6e pays avec le plus haut taux de chômage au monde !
Selon les dernières données publiées par Our World in Data (OWID) pour l’année 2025, le Gabon affiche un taux de chômage officiel de 20,1 %. Une donnée statistique qui en fait le 6e pays au monde le plus touché par l’inemployabilité et ce, derrière Eswatini (34,4 %), l’Afrique du Sud (33,2 %), Djibouti (25,9 %), la Palestine (24,4 %) et le Botswana (23,1 %).
Dans une Afrique subsaharienne où la moyenne régionale n’est que de 5,8 %, ce chiffre apparaît particulièrement alarmant. Et pour cause, notre pays riche est une des nations les plus riches du monde avec comme principale ressource exploitée le pétrole et le Manganèse. D’ailleurs, le PIB par habitant au Gabon reste parmi les plus élevés du continent. Seulement, le contraste est flagrant une catégorie de gabonais qui semble exclus de l’emploi.
Beaucoup de travailleurs mais peu d’emplois au Gabon ?
Depuis l’indépendance, l’économie gabonaise repose à plus de 80 % sur les exportations d’hydrocarbures et de matières premières comme susmentionnées manganèse, bois voire pétrole. Cette situation extrême a clairement freiné la diversification et créé une économie de rente où l’État reste le principal employeur. Or, la fonction publique est saturée,comme l’a rappelé Henri-Claude Oyima. Le dégel des recrutements dans le secteur public depuis 2 ans est donc vain.
Que dire du secteur privé, qui reste embryonnaire avec des grandes entreprises pétrolières qui emploient peu de main-d’œuvre locale qualifiée. Quant aux PME, elles peinent à émerger faute d’accès au crédit et à un environnement des affaires dégradé. Faut-il rappeler que le Gabon pointe à la 168e place sur 190 au Doing Business 2024 ? À cela s’ajoute une démographie galopante où plus de 40 % de la population a moins de 15 ans. L’offre d’emplois formels, elle, stagne autour de 8 000 à 10 000 postes par an, tous secteurs confondus.
Jeunesse diplômée mais désœuvrée
Le paradoxe est cruel pour un pays où Feu Omar Bongo Ondimba prétendait que la Jeunesse est sacrée. Disons-le sans ambages, le Gabon forme chaque année des milliers de diplômés universitaires et techniques, mais 70 % d’entre eux restent sans emploi deux ans après leur sortie. Le phénomène des « diplômés-chômeurs » est devenu emblématique. À Libreville et Port-Gentil, on croise ainsi des ingénieurs, des licenciés en droit ou en gestion qui conduisent des taxis-clandos.
Ce chômage de longue durée touche particulièrement les 18-35 ans, qui représentent près de 65 % des chômeurs selon notre source. Sapristi ! Faute de perspectives, beaucoup se tournent vers l’économie informelle ou, pire, vers des activités illicites. Ainsi donc, l’insécurité galopante serait bien évidemment une conséquence directe du désespoir. Les « ndoss » se multiplient dans les quartiers populaires d’Awendjé, Nkembo ou Lalala.
Les agressions au coupe-coupe, autrefois rares, sont désormais quotidiennes. Les habitants des quartiers chauds parlent d’un « sentiment d’abandon total ». Avec 20,1 % de chômage officiel, et probablement plus de 35 % si l’on inclut le sous-emploi massif, le Gabon se trouve dans la zone rouge de l’équilibre social. Les observateurs aguerris craignent même que la colère des jeunes ne se transforme en contestation ouverte. Une sorte de Génération Z version Vert,Jaune et Bleu. Il judicieux de comprendre une fois pour toute qu’en absence de travail, la paix sociale vacille.









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