Me Gisèle Eyue Bekale : « Ali Bongo est privé de sa liberté d’aller et venir sans décision de justice »
Ce 30 août 2024, un an jour pour jour après le renversement d’Ali Bongo Ondimba du pouvoir par les militaires, son avocate, Maître Gisèle Eyue Belale s’est confiée au micro de Radio France Internationale. Occasion pour cette dernière de revenir sur la situation actuelle de son client et notamment sur son statut au plan judiciaire.
La situation d’Ali Bongo Ondimba constitue une véritable épine sous le pied des militaires au pouvoir à Libreville. En effet, un an après la prise du pouvoir par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, l’ancien chef de l’Etat refuse de quitter le territoire national. Une position que son conseil a tenu une fois à réaffirmer en précisant que la famille de son client se retrouve toujours en détention.
Ali Bongo n’a pas l’intention de quitter le Gabon
Dès les premières semaines après leur prise du pouvoir, les militaires ont levé l’assignation à résidence d’Ali Bongo et annoncé qu’il était « libre de ses mouvements ». Des propos battus en brèche par Maître Gisèle Ayue pour qui, « Ali Bongo est victime d’une voie de fait puisqu’il est privé de sa liberté d’aller et venir sans décision de justice », a-t-elle indiqué. De même, le conseil d’Ali Bongo dénonce l’ambiguïté qu’il y aurait autour du régime de son client.
« Nous ne pouvons même pas dire qu’il est en résidence surveillée », a martelé Maître Gisèle Ayue Bekale qui souligne qu’Ali Bongo Ondimba n’a fait l’objet d’aucune inculpation à ce jour. « Il est actuellement chez lui et n’a pas le droit de franchir le portail », a-t-elle regretté. Concernant la possibilité pour l’ancien chef de l’Etat de quitter le territoire national, Maître Gisèle Ayue Bekale a reconnu que son client « pourrait quitter le territoire s’il le souhaite ». Cependant, la situation de Sylvia Bongo Valentin et Noureddine Bongo est un préalable sur lequel le fils d’Omar Bongo ne semble visiblement pas transiger.
« Ali Bongo pense que sa femme pourrait être mise dans les mêmes conditions que lui (…). Au lieu de se retrouver en prison, alors que, pour lui, elle n’a absolument rien fait », a conclu l’avocate Gabonaise d’Ali Bongo Ondimba. Rappelons que l’ancien chef de l’Etat a toujours posé comme préalable à tout départ du pays, y compris pour des soins médicaux, la libération de sa famille empêtrée dans des affaires judiciaires.