Mays Mouissi : « Il ne faut pas s’attendre à une explosion de la dette du Gabon au terme du Focac »
C’était un grand oral qui a réuni le samedi 14 septembre 2024 neufs membres du gouvernement de Transition, autour des médias nationaux et internationaux. Conduite par le Vice-premier ministre, ministre de la Planification, Alexandre Barro Chambrier, la délégation est venue éclairer l’opinion publique sur les contours et les résultats du deuxième Forum sino – gabonais, qui s’est tenu en marge du Forum sur la coopération sino – africaine en début du mois.
La rencontre a débuté par une brève allocution du Vice-premier ministre, Alexandre Barro Chambrier, qui a présenté les grands enjeux de ce Forum ainsi que son intérêt pour le Gabon, qui entend accélérer son développement socio-économique à travers le PNDT. Après cette phase, chaque membre du gouvernement a présenté les axes stratégiques que son département devra développer avec les entreprises chinoises. Ainsi, de l’énergie aux mines, en passant par le transport, le commerce ou encore le digital, plusieurs plans d’investissements ont été passés en revue.
4,317 milliards de dollars de moisson
Si la mobilisation de 4,317 milliards de dollars par le Gabon auprès du partenaire chinois vise à stimuler la croissance par la relance de l’économie, les professionnels des médias étaient surtout inquiets d’un tel deal au regard du niveau d’endettement du pays. A ce propos, le ministre de l’Economie s’est voulu rassurant quant à la nature des engagements signés. « Il y a 4 milliards de dollars d’engagements qui ont été signés, dont plus de 3,9 milliards de dollars de partenariats publics privés (PPP). Nous avons au Gabon l’expérience des PPP avec la plus grande zone économique spéciale de la sous-région et qui n’a pas généré de dette pour l’Etat », a indiqué le membre du gouvernement avant de poursuivre « Nous avons également signé des Build operate transfer (BOT) qui consiste pour une entreprise à réaliser une infrastructure avec ses propres financements, à l’exploiter sur une période et au terme de transférer l’infrastructure à l’Etat. Enfin nous avons des investissements directs étrangers ».
A la lumière de ces précisions, Mays Mouissi s’est voulu clair quant au niveau d’endettement futur du pays. « Il ne faut pas s’attendre à une explosion de la dette du Gabon. Par contre, il faut s’attendre à une explosion des projets développés dans le pays », a martelé le membre du gouvernement tout en appelant les professionnels des médias à faire preuve de pédagogie auprès des populations sur la nature des partenariats qui selon Mays Mouissi, aideront le pays à accélérer son développement socio-économique.
En ce qui concerne les retombées du Focac donc, les projets à financement concessif représentent une promesse d’investissement de l’ordre de 360 millions de Dollars, qui concernent principalement le secteur des mines. En outre, 3 mémorandums d’entente ont été conclus dans le cadre de partenariat public privé (PPP) pour une enveloppe de 3,957 milliards de dollars et qui concerne aussi bien le financement du port minéralier de Ndjolé pour une valeur de 50 millions de Dollars et dont les travaux devraient être livrés en avril 2025, que le projet hydroélectrique FE2 d’une capacité de 50 Mégawatts ainsi que la centrale hydroélectrique de Booué d’une capacité de 600 Mégawatts, pour un montant de 2,5 milliards de dollars, ou encore le projet de construction d’une ville moderne, donnant lieu à un investissement Chinois de 1,4 milliard de dollars, et bien d’autres projets notamment avec l’entreprise Huawei.