Marcel Libama : « la promotion du oui au référendum par des PDGistes suscite des suspicions »
Le débat autour de la tenue du référendum portant adoption de la nouvelle Constitution continue de faire rage au sein de l’opinion publique. La preuve, profitant de son passage à l’émission Le Grand Rendez-vous sur la chaîne Télé Africa, le député de la Transition Marcel Libama a relevé l’incongruité autour des appels à voter pour le oui qui, majoritairement serait porté par des anciens apparatchiks du pouvoir Bongo-PDG. De quoi susciter des questions sur ce regain de bonne intention de personnes qui auraient contribué à semer le chaos et la désolation dans le pays.
Si dès la prise de pouvoir des militaires, de nombreux citoyens ont fustigé et exprimé leur crainte d’un retour avec tambours et trompettes des anciens tenant du pouvoir au sein de l’appareil étatique, cette crainte semble se concrétiser de jour en jour. En témoigne le volontariat affiché depuis plusieurs semaines par les cadres du Parti démocratique gabonais (PDG) et alliés pour défendre le vote du oui au prochain référendum ce, alors que le contenu du projet de Constitution n’a pas encore été rendu public.
Les PDGistes et autres opportunistes en quête de virginité politique
Des prises de position qui, pour de nombreux observateurs, relèvent purement et simplement d’un opportunisme éhonté de ces personnalités qui directement et indirectement ont contribué au ralentissement du pays et qui aujourd’hui veulent se faire une virginité au travers des associations fantoches. Une position que partage le parlementaire et figure de proue de la société civile Marcel Libama qui, lors de l’émission Le Grand Rendez-vous, a dénoncé ces agissements qui nuisent à la crédibilité du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dirigé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Il a d’ailleurs fustigé le fait que ces « profito-situationnistes » bénéficieraient du blanc seing des nouvelles autorités. « Lorsque vous regardez ces associations, ce sont des anciens ministres, des anciennes reliques, des anciens fossiles du Parti démocratique gabonais qui se recyclent dans ces organisations. Et nos autorités sont en partie responsables et cela crée un malaise », a-t-il indiqué. Dans la même veine, Marcel Libama a relevé que la qualité des personnes qui défendent le oui au projet de Constitution est aussi problématique. « Il y a un trop grand nombre des gens qui ont fait du mal à ce pays et ils sont les plus prompt à porter ce projet de Constitution. Il y a une suspicion parce qu’on a comme l’impression que les gens qui ont perdu le pouvoir dans les urnes, ont retrouvé le pouvoir par les armes », a-t-il lancé.