Mali : les partis politiques de nouveau autorisés à exercer après une prorogation de la durée de la transition
C’est par le biais d’un communiqué rendu public ce 10 juillet que les militaires au pouvoir au Mali ont annoncé le retour des activités des partis politiques. Une décision qui intervient trois mois jour pour jour après leur suspension, qui avait d’ailleurs suscité de vives critiques au sein de la classe politique malienne.
Ils avaient été suspendus en prélude au dialogue national organisé par les militaires, et qui devait alors permettre aux participants de se prononcer sur l’avenir de la transition, et notamment sa prorogation voulue par l’équipe dirigeante actuelle. En effet, les partis politiques et organisations associatives étaient alors accusés par le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta de « subversion », et de « discussions stériles », indique Radio France Internationale (RFI).
Transition prorogée et Assimi Goïta éligible à la présidentielle
C’est un subterfuge imaginé par les autorités militaires au pouvoir pour mieux faire passer un certain nombre de mesures via le dialogue national organisé en mai, et qui a été boycotté par une partie de la classe politique, qui accusait les colonels de n’avoir pas respecté leur engagement de quitter le pouvoir en mars 2024. Ainsi, au terme de ces assises, les recommandations prorogeant la durée de la transition de 5 années supplémentaires et l’éligibilité de l’homme fort de Bamako à la prochaine présidentielle ont été adoptées.
Si cette décision devrait un temps soit peu apaiser les tensions entre militaires et acteurs politiques, la suspension des partis politiques constitue un dangereux précédent, qui vient un peu plus ternir l’image du Mali à l’international. Rappelons que le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali en 2020 avec la promesse de sécuriser le pays confronté au terrorisme islamiste. Il faut dire que l’une des conditions posées par les militaires avant un retour du pouvoir aux civils a souvent été de parvenir à restaurer la souveraineté territoriale du Mali.