Libreville : sans eau, sans route, les habitants d’Okinda abandonnés
Les populations du quartier Okinda dans le 5ème arrondissement de Libreville lancent un cri d’alarme à l’endroit des autorités de la Transition. Et pour cause, ces dernières sont en proie à de nombreuses difficultés au nombre desquelles l’absence d’eau potable depuis environ une dizaine d’années et une route impraticable transformant chaque déplacement en véritable calvaire, surtout en saison des pluies.
« Okinda doubles chaussures ». C’est le nom donné aux habitants de cette zone en raison du mauvais état de la route. À ce problème se greffe le difficile accès à l’eau potable. Depuis plusieurs années. Pour s’abreuver, ces compatriotes n’ont d’autres choix que de louer des véhicules à 5000 francs le trajet pour aller puiser de l’eau ailleurs. Une situation des plus regrettables.
Bienvenue à Okinda doubles chaussures!
« Ici nous sommes au quartier Okinda bas fond mais nous appelons cette zone Okinda doubles chaussures », a indiqué une riveraine. Le surnom « doubles chaussures » en dit long sur le calvaire que vivent les résidents de ce quartier. En période de pluie, la route principale se transforme en un véritable bourbier, rendant tout déplacement extrêmement difficile. Pour sortir de chez eux, les habitants sont obligés de se munir d’une paire de chaussures de rechange afin de pouvoir affronter la boue et les inondations qui caractérisent la zone. Ce trajet, qui devrait être une simple formalité, devient un parcours du combattant, surtout pour ceux qui doivent se rendre au travail ou accompagner leurs enfants à l’école. « On n’a pas de route. On a vraiment des difficultés à se déplacer ici », a-t-elle ajouté.
Mais l’état désastreux des routes n’est pas leur seul problème. L’accès à l’eau potable, un besoin fondamental, est également un défi quotidien pour ces populations. « Il n’y a plus d’eau à Okinda depuis 2014 », a précisé Edith, une autre riveraine. Privés d’eau courante depuis près de dix ans, les habitants d’Okinda sont contraints de louer des véhicules à 5000 francs CFA le trajet pour aller chercher de l’eau dans des quartiers voisins. Une situation intenable, d’autant plus que le Gabon, avec ses 800 kilomètres de littoral et ses vastes ressources en eau de surface et souterraines, ne devrait pas avoir à affronter de telles pénuries.
Leur situation est une illustration frappante des inégalités qui persistent au sein même de la capitale gabonaise, où certaines zones semblent totalement oubliées par les pouvoirs publics. « Nous ne voyons jamais les élus du 5ème arrondissement venir sillonner notre quartier », a déploré Edith. Non sans manquer d’appeler le président de la Transition en aide.