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Levée de l’immunité de l’ex-président nigérien Mohamed Bazoum, quid d’Ali Bongo ?

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Détenu par la junte nigérienne au pouvoir depuis le coup d’Etat perpétré le 26 juillet 2023, l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum a vu son immunité levée par une Cour d’Etat créée en octobre 2023 par les militaires. Une décision qui ouvre la voie à des poursuites judiciaires contre ce dernier, accusé de plusieurs crimes. Une actualité qui, mise en perspective, conduit à s’interroger sur le cas d’Ali Bongo Ondimba au Gabon, dont le nom revient régulièrement à la faveur des procès de ses anciens collaborateurs. 

Les militaires au pouvoir au Gabon ont-ils véritablement la volonté de rendre justice aux Gabonais comme c’est le cas au Niger où, l’ancien président accusé de « complot et attentat ayant pour but de porter atteinte à la sûreté de l’Etat ou à l’autorité de l’Etat » et « crime de trahison » a fait un pas supplémentaire vers un procès en normes ? C’est la question qu’il convient de se poser et à laquelle les autorités judiciaires devraient tôt ou tard répondre au regard notamment des crimes financiers perpétrés sous son régime. 

La jurisprudence nigérienne applicable à Ali Bongo ? 

Au Niger où le général Abdouramane Tiani a pris le pouvoir il y a bientôt 1 an, les autorités judiciaires se sont jusque-là montrées intransigeantes face aux crimes économiques et autres délits commis par des pontes de l’ancien pouvoir. Si d’aucuns, notamment au sein des chancelleries occidentales, crient à la chasse aux sorcières, les autorités nigériennes ont démontré avec courage leur détermination à répondre aux seules aspirations du peuple nigérien, et à défendre leurs seuls intérêts. Un courage qu’il serait difficile de reconnaître aux militaires au pouvoir au Gabon.

En effet, en dépit de toutes les révélations faites à la suite du travail mené par la Task-force démontrant des spoliations de l’Etat par des individus et des structures dont certaines sont liées à la famille de l’ancien président, malgré le fait que ce dernier soit cité comme un personnage clé dans certains dossiers de détournements de fonds publics qui ont valu à certains une condamnation par la Cour criminelle de Libreville, Ali Bongo Ondimba continue en toute impunité de jouir d’une certaine liberté, faisant au passage pression sur les militaires afin que soient libérés son fils Noureddine et son épouse Sylvia. 


Une impunité insupportable pour de nombreux Gabonais, qui ont le sentiment de vivre une forme de perpétuation d’une société à double vitesse. Si le statut d’ancien président de la République confère assurément à Ali Bongo Ondimba une immunité contre tout crime ou délit potentiellement commis sous sa gouvernance, la restauration des institutions aurait pu être une occasion inouïe de corriger cette injustice et de répondre aux aspirations du peuple gabonais. Lesquelles ont une nouvelle fois été exprimées à la faveur des assises du Dialogue national inclusif.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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Un commentaire

  1. CELA NE SAURAIT SE PRODUIRE CHEZ NOUS. LE CTRI N’EST PAS ANTI SYSTEME BONGO-PDG, ILS SONT TOUS ISSUS DE CE GROUPE QUI DEPUIS LES ANNES 60 ONT JURE (AVEC LE SOUTIEN DE LA FRANCE) DE S’APPROPRIER LE PAYS.

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