Le rap Ô Féminin: un orphelin qui s’agrippe à la variété ?
Au Gabon, le rap est presque toujours demeuré un style musical viril dans lequel excellent les manieurs de mots pour dénoncer les maux de société. Pourtant, après s’y être mise activement, la gent féminine semble s’en détacher au profit de la variété. Laissant cette discipline « orpheline » de ses kickeuses telles Tina, Leint’s de gloire, voire L.Y styll.
Connue très virulente avec sa plume acerbe, Tina semble désormais aux antipodes de ses premières amours révélées au grand jour dans le désormais classique « Folle ». La parolière pour le compte de Shan’L notamment au temps de Direct Prod, s’est tournée vers un genre plus sensuel. Finie la satire lyricale sur les traces de Si Ya Possi X ou Movaizhaleine, c’est désormais la quête d’un amour idyllique, qui passionne l’artiste gabonaise.
Même son de cloche chez ses pairs qui sont de moins en moins visibles sur la scène hip hop. Seule Mareless a conservé les crocs pour dévorer les micros. Mais exilée en territoire chinois pour des raisons d’études, difficile pour la star des Pk de concilier les deux. Elle s’efforce néanmoins à gratifier les mélomanes de freestyle dont elle seule a la recette. Même Shan’L qui s’était illustrée dans le genre s’est davantage « poperisée »
Peut-être bien que c’est l’auteur de l’album Donda qui avait finalement raison. « Le rap est le nouveau rock ’n ’roll, et nous sommes les nouvelles rockstars », prédisait Kanye West dans une interview avec la BBC en 2013. Pour information, né dans les ghettos new-yorkais dans les années 70, le hip-hop est aujourd’hui le style le plus écouté au monde. Seulement, sa volonté de s’ouvrir à d’autres genres musicaux semble avoir eu raison des codes longtemps revendiqués par les puristes.