Lambaréné : des pêcheurs locaux formés à la préservation des stocks halieutiques

Dans un souci de préservation des ressources aquatiques, des pêcheurs issus de quatre lacs gabonais ont récemment bénéficié d’une formation de collecte de données dispensée par l’organisation communautaire OELO, avec l’appui technique de l’AES et la collaboration avec le Ministère des Pêches (DGPA) et du Ministère des Eaux et Forêts (DGEA), financée par Tusk et la JRS Biodiversity Foundation, avec le soutien du PNUD et du Fonds pour l’environnement mondial. Un programme visant à soutenir leurs communautés tout en restaurant la biodiversité d’un écosystème humide crucial pour le Gabon.
En effet, cette initiative a vu deux représentants de chacun des lacs Adolet, Ezanga, Gomé et Onangué qui ont été formés durant huit jours. Équipés de tablettes Lenovo et d’une application mobile sur mesure, les stagiaires ont appris à collaborer avec les pêcheurs locaux pour collecter des données sur leurs captures. Ces données englobent des informations sur les espèces de poissons, la taille des captures, les techniques employées ainsi que les prises accessoires.
Cette formation représente un tournant déterminant en établissant des données de référence initiales, indispensables à la création de nouvelles coopératives de pêche communautaires. En collaboration avec les autorités régionales et nationales, ces coopératives élaborent des plans de gestion des pêches destinés à réglementer les pratiques de pêche concernant les lieux, les périodes et les méthodes d’exploitation.
Les communautés locales au coeur de la préservation des écosystèmes
Ces efforts visent non seulement à reconstituer les stocks halieutiques mais aussi à garantir un meilleur revenu pour les communautés tout en préservant l’intégrité de leurs écosystèmes naturels. Les cinq lacs concernés se situent dans le plus grand site Ramsar du Gabon, une zone humide d’importance internationale qui soutient la subsistance et les activités génératrices de revenus pour des milliers de personnes.
La formation s’est inspirée des réussites passées de l’OELO au lac Oguemoué, où la mise en œuvre de plans de gestion des pêches élaborés par des coopératives locales a permis de voir une amélioration significative des captures tout en préservant l’équilibre de l’écosystème. Les prises accessoires ont été largement réduites et le retour des poissons migrateurs a été constaté.
Selon Angwe Martial, collecteur de données aguerri sur le lac Oguemoué et formateur cette collecte de données s’avère cruciale car sans connaissance précise des stocks et des ressources restantes, il est impossible de progresser. « Auparavant, nous constations une diminution du nombre et de la qualité des poissons dans le lac. Nous prenions de nombreuses tilapias femelles et attrapions des jeunes poissons non matures. À travers cette collecte de données, j’ai réalisé que cette approche n’était pas bénéfique pour les ressources. J’ai alors compris combien il était essentiel de protéger les individus plus âgés et plus gros pour garantir une reproduction durable. La collecte de données est une clé pour évaluer notre plan de gestion et définir nos actions futures. Nos méthodes de pêche ont beaucoup évolué. », a-t-il indiqué.
Ainsi, grâce à cette formation et à cet effort collectif, les pêcheurs gabonais sont désormais mieux armés pour préserver leur écosystème tout en assurant leur avenir économique.
GMT TV