Grève aux Transports : les syndicats obnubilés par les primes
La crise qui secoue le ministère des Transports depuis la mi-juillet 2024 est désormais sur la bonne trajectoire avec la signature le 20 août d’un protocole d’accord entre la tutelle et l’intersyndicale. Si le cabinet du ministre Loïc Ndinga Moudouma a salué ces avancées, il a toutefois dénoncé une focalisation des syndicats sur les primes, au détriment de l’amélioration du cadre de travail.
Trois semaines durant, à la demande du capitaine de Vaisseau, Loïc Ndinga Moudouma qui s’était déjà longuement entretenu avec les partenaires sociaux le 18 juillet dernier, son Directeur de cabinet, Ange Simplice Boukinda a conduit les négociations avec l’intersyndicale afin d’établir un cadre de discussions en vue de traiter en profondeur tous les points inscrits au cahier de charge. Il faut dire que durant les discussions ayant conduit à la signature de ce protocole d’accord, les syndicats avaient posé comme préalable à la mise en place des commissions de travail, la satisfaction d’une partie des revendications. Lesquelles tournent principalement autour des primes, d’autres questions fondamentales pour la survie de certaines entités passant au second plan.
Touche pas à ma prime Covid !
Si lors d’un entretien accordé à Gabon Media Time le 17 juillet dernier, le chef de Cabinet de Loïc Ndinga Moudouma s’insurgeait déjà contre cette obsession des syndicats pour les primes, au point de parler de « cupidité liée au sortilège de l’argent », ces semaines de travail ont confirmé cet état de fait. En effet, lors des discussions, aucun syndicaliste n’a réclamé de meilleures conditions de travail alors même que depuis des années, la Direction générale du Transport terrestre et celle de la Marine marchande peinent à se doter de bureaux décents. Il en est de même pour la Société Gabonaise de Transport (SOGATRA), dont le personnel en grève continue de réclamer des primes Covid alors même que la situation financière de l’entreprise menace la pérennité des emplois.
Une posture insupportable pour la tutelle. « Ce mouvement social a montré que, pour certains, l’importance des primes surpassait celle des réformes nécessaires pour le développement du ministère », indique-t-on au cabinet du ministre. Il faut dire que le ministère des Transports jadis en proie à un système de corruption notamment pour la délivrance des cartes grises et des permis de conduire est progressivement en train de se reformer. En effet, de la dématérialisation des paiements pour la délivrance de ces précieux sésames, à la revitalisation de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale en passant par la simplification des procédures administratives pour la collecte des recettes au sein de la Direction générale du transport terrestre (DGTT), Loïc Ndinga Moudouma entend désormais poursuivre ces efforts, à travers un dialogue social avec les partenaires sociaux.
Notons que selon le protocole d’accord conclu le 20 août, la tutelle à désormais jusqu’au 25 septembre pour répondre aux revendications des syndicats. Rappelons que pour la seule année 2021, l’Etat a dépensé plus de 20 milliards de Fcfa en primes pour les fonctionnaires. Un chiffre excédentaire de 5 milliards de Fcfa par rapport aux prévisions de la Loi de finance rectificative de l’année susmentionnée.