Gabon : voter Oui au référendum, pour quel contenu ?
Le débat sur l’adoption ou non de la nouvelle constitution commence à émerger. Alors que le projet de constitution se trouve toujours dans les tiroirs du Bord de mer, les autorités de la transition semblent avoir déjà débuté la campagne en faveur du Oui. Une démarche qui interroge d’autant plus que le corps électoral ignore à ce jour le contenu du texte.
C’est à la faveur d’un discours devant les populations de Moanda dans le département de la Lombo-Bouenguidi, que le général Brice Clotaire Oligui Nguema a implicitement lancé les hostilités de la campagne pour le référendum. En effet, le chef de l’Etat a explicitement invité les populations à répondre Oui à la question qui leur sera posée.
Un Oui sans texte, ni débat contradictoire ?
Bien que quelques grandes lignes du projet de constitution remis au président de la transition le 02 juillet dernier avaient fuité dans la presse, les Gabonais demeurent pour l’heure dans l’attente du document final. Pourtant, certains semblent déjà bien engagés dans la campagne à l’instar de certains parlementaires de la Transition, en plus du chef de l’Etat en personne qui fait partie des rares personnalités à connaître le contenu du texte. Toute chose qui interroge sur le caractère démocratique d’une telle démarche.
En effet, les propos du président de la transition n’ont pas manqué de faire réagir des internautes qui se posent presque unanimement la même question : « voter le Oui sans connaître le contenu ? ». Une question d’autant plus légitime que pour se prononcer sur un texte qui devra régir leur vie pour les prochaines années, il serait à minima important de rendre public le texte relativement tôt et de créer les conditions d’un débat ouvert, transparent, sans invectives ou intimidations. Dans ce jeu démocratique, les médias devraient faire preuve d’équité dans le traitement de l’information afin de permettre aux Gabonais de disposer de tous les outils d’impartialité leur permettant de décider librement de leur avenir.
Si le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a, à juste titre, fustigé toute tentative de manipulation de la jeunesse, le corollaire serait que le gouvernement fasse preuve de transparence. Quoi qu’il en soit, le signal donné par les militaires en suspendant jusqu’à présent les partis politiques, dont c’est le rôle d’animer le débat politique à l’approche d’une échéance électorale, n’est pas de nature à rassurer. Rappelons que selon le chronogramme de la Transition, le référendum sur la nouvelle constitution devrait avoir lieu en fin d’année 2024.
il ne peut y avoir de vote sans que les gens ne sachent de quoi il est question, sinon c’est un passage en force. et si c’est le but du CTRI ils ne sont pas meilleurs que le système Ali… une énième preuve qu’il n’y a jamais eu de coup d’Etat mais plutôt un changement d’individus pour le même objectif.