Gabon : vers un soutien financier international aux efforts en matière de préservation de la biodiversité ?
Du 28 mai au 02 juin, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema s’est rendu en France pour une visite de travail. Occasion pour le numéro 1 Gabonais de rencontrer son homologue Emmanuel Macron. Un tête-à-tête qui a permis aux deux hommes d’évoquer des sujets environnementaux, et de revenir notamment sur les mécanismes de compensation financière pour les efforts du Gabon en matière de séquestration du dioxyde de carbone, source d’émission des gaz à effet de serre.
C’est un plaidoyer que le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema n’a de cesse de faire à chacun de ses déplacements internationaux sur des questions environnementales. En effet, que ce soit à Brazzaville en octobre 2023 lors du Sommet des Trois bassins, ou en décembre 2023 à la Cop 28 de Dubai, le général président n’a de cesse d’alerter sur la nécessité pour les Etats pollueurs de compenser les efforts des moins pollueurs, qui en plus s’attèlent à appliquer leurs engagements internationaux comme c’est le cas du Gabon. Un message qui semble avoir trouvé un écho favorable auprès d’Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron et le Gén. Oligui Nguema main dans la main pour compenser les efforts carbone du Gabon
Si dans le cadre du One Forest Summit co-organisé en mars 2023 à Libreville par le Gabon et la France, les deux pays collaborent déjà de manière étroite dans la préservation de la biodiversité, le changement de régime au Gabon n’a pas entamé cette détermination à poursuivre ces efforts. En effet, la rencontre entre Emmanuel Macron et Brice Clotaire Oligui Nguema était l’occasion de réaffirmer cet attachement aux efforts de préservation de la planète, notamment « à travailler au lancement d’un partenariat forestier ».
En outre, Emmanuel Macron et Brice Clotaire Oligui Nguema, qui se sont « félicités de la signature d’une déclaration d’intention pour développer ce partenariat via la formation d’une coalition de partenaires publics et privés désireux d’apporter un soutien financier au Gabon pour la mise en oeuvre de ses engagements en matière de protection de ses ressources de carbone et de biodiversité », entendent également accompagner Libreville dans la bioéconomie. Si l’expression « déclaration d’intention » prend tout son sens, une matérialisation concrète de cette reconnaissance du leadership en la matière du Gabon est désormais attendue.
Il faut dire que sur ce dernier point, la France se tient déjà aux côtés du Gabon via l’Agence française de développement (AFD), dans la mise en oeuvre du Cadre mondial pour la biodiversité, adopté à l’échelle mondiale en 2022, et qui vise à accompagner les Etats signataires dans la transformation de leurs modèles économiques afin qu’ils prennent en compte les efforts en matière de reconstitution de la biodiversité. Ainsi, l’AFD et d’autres partenaires s’attèlent dans ce cadre à aider le Gabon à identifier les secteurs de l’économie qui ont un fort impact carbone, et d’agir en conséquence notamment sur des leviers institutionnels et législatifs.