Gabon: une journaliste camerounaise éconduite par des agents zélés de la PAF
Le Gabon serait-il devenu un no man’s land pour les journalistes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC)? C’est la question qu’on pourrait se poser après les péripéties vécues par la journaliste camerounaise Marielou Simo qui a été bloquée à l’aéroport de Libreville pendant 48 heures par des agents en poste à la Police des airs et des frontières (PAF) sans aucune raison apparente et en violation des dispositions légales en matière de libre circulation des personnes et des biens dans la sous-région.
En effet, les faits se sont déroulés du lundi au mardi 4 avril 2023 à l’aéroport de Libreville. Invitée pour une session de formation sur le journalisme environnemental et le data journalisme, cette consoeur s’est vu interdire l’entrée sur le territoire national par des éléments de la PAF en poste au sein de cette infrastructure aéroportuaire. Des agissements pour le moins curieux alors qu’à son arrivée via un vol de la compagnie aérienne Afrijet, cette dernière avait décliné sa profession mais aussi les motifs de sa visite au Gabon.
Sauf que les agents de la PAF ne l’auraient pas entendu de cette oreille. Ces derniers lui ont opposé une fin de non-recevoir en la sommant d’appeler une personne contact. Ainsi, malgré l’intervention de Boursier Tchibinda journaliste et chroniqueur sur Radio France international (RFI), les agents dans une attitude frisant l’excès de zèle auraient decidé de garder la jeune journaliste dans les locaux de la PAF en lui confisquant son passeport et son téléphone.
Des agissements aux allures d’abus de pouvoir qui viole non seulement les dispositions de l’arrêté n°1034/MISPHPDDL/MAPDN portant autorisation de la libre circulation des ressortissants des Etats membres de la CEMAC en République Gabonaise mais surtout contrevient à l’acte Additionnel n°01/13-CEMAC-070-U-CCE-SE du 25 juin 2013 portant suppression des visas pour tous les ressortissants de la CEMAC circulant dans l’espace communautaire signé le 25 juin 2013 par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, à l’époque président en exercice de la CEMAC.
Si les péripéties de Marielou Simo se sont achevées par un retour dans son pays d’origine, ces agissements des éléments de Lambert Noël Matha n’ont pas manqué de susciter des interrogations. Comment cette administration au cœur même de l’application des dispositions légales en matière de libre circulation des biens et des personnes ait pu violer la loi en toute impunité? Les journalistes ressortissants de l’espace CEMAC sont-t-ils soumis à un régime juridique particulier ? A ces questions une réponse ferme de la Direction générale de la docummentation et de l’immigration (DGDI) est attendu surtout que les agents en poste à la Police des airs et des frontières sont coutumiers de ce type d’agissements pour le moins abusifs.
Détenir une sœur comme ça sans aucune raison sans savoir ce qu’on pourrait lui faire perdre pendant ce temps qu’on la bloque